TOUT EST DIT

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dimanche 13 novembre 2011

Hollande fait face à une fronde de ses alliés

Empêtré dans des négociations difficiles avec les écologistes sur le nucléaire, le candidat socialiste à la présidentielle a été qualifié de «capitaine de pédalo» par le candidat du Front de gauche Jean-Luc Mélenchon.

François Hollande aura fort à faire pour rassembler la gauche en vue de 2012. Car le moins qu'on puisse dire, c'est que les alliés du PS ne lui facilitent pas l'entrée en campagne. La dernière pique en date lui a été lancée par Jean-Luc Mélenchon, candidat du Front de gauche à la présidentielle, qui le compare à un «capitaine de pédalo» dans une «saison des tempêtes», dans une interview au Journal du dimanche.
Au-delà de la formule, l'ancien socialiste se livre à une attaque en règle de l'analyse économique de François Hollande face à la crise. «Nicolas Sarkozy est pour la rigueur, et François Hollande est pour ‘donner un sens à la rigueur'», ironise Jean-Luc Mélenchon. Selon lui, les deux favoris à l'élection présidentielle «ont la même analyse de la crise» et sont «deux hommes d'un autre temps», qui «ne voient pas la faillite du système». Et de fustiger un candidat socialiste qui «enrobe de bons mots et de petites blagues une obstination sociale-libérale». «La ligne de Hollande est incapable de rassembler une majorité populaire pour battre Nicolas Sarkozy», conclut celui qui réclame un débat avec le candidat socialiste : «Il ne répond pas. Quel mépris !»
Autre sujet de raillerie de la part du frontiste de gauche : les actuelles négociations entre Europe Ecologie-Les Verts (EELV) et le PS sur le nucléaire, qu'il qualifie de «carabistouille». Derrière la fermeté des positions affichées, «on s'aperçoit qu'ils échangent des centrales nucléaires contre des circonscriptions», déplore Jean-Luc Mélenchon, rejoignant l'analyse formulée samedi par le secrétaire général de l'UMP Jean-François Copé.

Les écologistes tiennent le bras de fer

Loin d'adoucir leur position, les écologistes ont relancé samedi leur ultimatum à François Hollande au sujet de l'EPR de Flamanville. «J'affirme solennellement, tranquillement, fermement, qu'il n'y aura pas d'accord avec les socialistes si nous n'avons pas d'arrêt du chantier de Flamanville. Il n'y a pas de plan B», a répété sur TF1 la candidate d'EELV à la présidentielle, Eva Joly. Le socialiste s'était prononcé lundi pour la poursuite du chantier, ce qui avait provoqué la suspension temporaire des négociations entre les deux partis.
«C'est un problème de volonté et de courage politique», a appuyé la secrétaire nationale d'EELV Cécile Duflot. Les deux meneuses d'EELV ont reçu le soutien sur ce sujet du candidat malheureux à la primaire écologiste, Nicolas Hulot. Dans une tribune au JDD, celui-ci juge aussi que la sortie du nucléaire est «un objectif moral incontournable». La coprésidente des Verts au Parlement européen, Rebecca Harms, y est aussi allée de son soutien, disant ne pas «comprendre pourquoi les socialistes français défendent ce réacteur», rappelant que la sortie du nucléaire a permis «380.000 nouveaux emplois» dans les énergies renouvelables en Allemagne.
Au vu du blocage de la situation, les négociations engagées entre EELV et le PS ont-elles une chance d'aboutir ? Cécile Duflot ne cache pas qu'elle n'a «aucune certitude». «On n'arrive pas à savoir si François Hollande est prêt ou pas à bouger et donner un signal suffisant pour trouver un point d'accord», développe Denis Baupin, en charge des questions programmatiques à EELV. Le député Vert de Paris Yves Cochet, lui, mise sur «la peur de l'isolement» que pourrait ressentir François Hollande, qui se veut rassembleur mais qui jusqu'ici «ne rassemble que le Parti radical de gauche». Un cadre du parti écologiste prévient : «Après six mois de négociations, ne pas aboutir à un accord, ça va lui revenir dans la figure, et affaiblir la dynamique pour battre Nicolas Sarkozy».

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