TOUT EST DIT

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dimanche 20 novembre 2011

Comment Hollande va piéger Merkel

Ironique, partiale et souvent injuste, cette chronique du directeur délégué de la rédaction du Point est à consommer avec modération...

On le sait drôle. On le soupçonne d'être mou. Mais plus personne ne pourra désormais douter que François Hollande est redoutablement malin. L'accord entre le PS et les Verts le démontre spectaculairement. La droite l'attaque certes avec virulence : il ne serait qu'un piètre marchandage électoral dont le nucléaire français - donc l'intérêt national - ferait les frais. C'est une manière de voir. Mais il y en a une autre selon laquelle cet accord serait un modèle typiquement hollandien.

Que comprend-on en effet au texte signé ? Absolument rien. Sinon que les socialistes et les Verts sont pleinement d'accord pour dire qu'ils ne le sont pas. Ou, plus précisément, qu'ils ont un désaccord fondamental qui n'empêche en rien un accord dit global sur tout le reste. C'est très, très fort.

Personne n'a vu dans ce jeu de bonneteau pour aveugles un exercice réel de préparation à l'exercice du pouvoir. C'est là qu'intervient Angela Merkel. François Hollande, en effet, ne cesse de promouvoir pour sauver l'euro des idées (création d'euro-obligations, rôle accru de la Banque centrale européenne) qui ont tous les mérites de la terre, sauf celui d'être acceptées par les Allemands. C'est comme ça : ils sont butés, ne veulent rien entendre.
Bazar

On se demandait donc comment Hollande réussirait à tordre le bras d'Angela Merkel là où Sarkozy, qui n'est pas manchot, a échoué. Maintenant, on le sait. Envoyer à Merkel la même délégation socialo-verte qui s'est illustrée ces jours-ci et recommencer, mais avec elle cette fois, le même type de négociations. On discute des heures et des nuits, on n'est d'accord sur rien mais on signe quand même, puis on biffe nuitamment un fâcheux paragraphe, avant de le rétablir quand la partie adverse s'en aperçoit.

C'est à cela que le PS et les Verts se sont entraînés dans la perspective de leur arrivée au pouvoir. Donner le tournis à une délégation allemande qui ne peut humainement pas sortir indemne de pareil bazar. Une sorte de supplice où l'on ne sait plus ce que l'on pense ni ce que l'on signe. Autant dire que l'euro est sauvé et l'Allemagne ramenée à notre raison. Celle qui rend fou.

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