TOUT EST DIT

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dimanche 2 octobre 2011

L'Europe se prépare à de nouvelles étapes pour sauver la zone euro

Avec une réunion ce lundi de l'Eurogroup, puis une rencontre Merkel-Sarkozy annoncée pour les prochains jours, la zone euro va tenter la semaine prochaine d'avancer sur la résolution de la crise de la dette , en levant des obstacles à la mise en oeuvre du second plan d'aide à la Grèce. Athènes estime que l'Union européenne et le Fonds monétaire international va verser la sixième tranche du plan d'aide. Le président de la Deutsche Bank s'oppose à une révision des termes de la participation du secteur privé au deuxième plan de renflouement de la Grèce sur sa dette.

Les 17 ministres des Finances de l'Eurogroup se retrouvent lundi à 17H00 à Luxembourg, avant une réunion de l'Ecofin à 27 mardi matin. La semaine sera aussi marquée jeudi par une réunion du conseil des gouverneurs de la Banque centrale européenne, la dernière à laquelle participera Jean-Claude Trichet avant de passer la main à l'italien Mario Draghi. Malgré les attentes des marchés, les taux directeurs de la banque centrale devraient rester inchangés, après de mauvais chiffres d'inflation pour la zone euro (3% en septembre).
Le couple franco-allemand devrait en outre se rencontrer "dans les prochains jours en Allemagne" pour "accélérer" la mise en oeuvre des mesures prévues pour aider la zone euro, a promis vendredi le président français Nicolas Sarkozy. "L'échec de la Grèce serait l'échec de toute l'Europe", a-t-il lancé après avoir reçu le Premier ministre Georges Papandréou. Si aucune annonce majeure n'est attendue lors de la réunion de l'Eurogroupe, les ministres espèrent avancer sur plusieurs points pour préparer une séquence intense. Une nouvelle rencontre des ministres des Finances se tiendra probablement le 13 octobre pour débloquer une tranche de prêts dont a absolument besoin la Grèce , tirée du premier plan de sauvetage de 2010.
Le retour cette semaine à Athènes des bailleurs de fonds de la troïka laisse augurer d'une décision positive. Des sommets des dirigeants de l'UE puis de la seule zone euro suivront à Bruxelles (17-18 octobre), avant une réunion du G20 à Cannes (France) en novembre. Le Premier ministre grec George Papandreou devait présider dimanche en fin d'après-midi une réunion d'urgence du conseil des ministres pour fixer le délicat plan de réduction de la fonction publique exigé par les créanciers internationaux de la Grèce pour maintenir leur aide. A la suite de nombreuses consultations durant le week-end avec des auditeurs de la troïka des bailleurs de fond d'Athènes (UE, FMI, BCE), le gouvernement grec semble avoir mis au point un mécanisme de "réserve de main-d'oeuvre", où seraient placés quelque 30.000 fonctionnaires. Cela permettrait à la Grèce d'honorer ses obligations en matière de budget, fixées par ses créanciers pour 2011 et 2012.Un tel mécanisme, fondé sur des "critères transparents et objectifs", "se fera au plus bas coût social possible" en plaçant dans une "réserve ceux qui peuvent relativement le mieux supporter les difficultés entraînées par cette situation", a déclaré le ministre des Finances, Evangelos Venizelos, dans un entretien à l'édition dominicale du journal To Vima. L'un des problèmes auquel le gouvernement est confronté et qui le force à une grande inventivité est que l'emploi à vie des fonctionnaires est protégé par la Constitution du pays. Pour contourner l'obstacle, il serait question d'une part de supprimer certains organismes publics, de l'autre de placer des fonctionnaires proches de la retraite dans cette "réserve", avec un salaire réduit.
A Luxembourg, les discussions devraient tourner autour du parachèvement du deuxième plan d'aide promis à la Grèce du 21 juillet, d'un montant total de près de 160 milliards d'euros. Il est retardé en raison des réticences de pays comme la Slovaquie, qui n'a pas encore ratifié une mesure phare, le renforcement des outils du Fonds de secours européen pour les pays en difficulté (FESF). Cet instrument doit pouvoir notamment racheter de la dette publique de pays en difficulté sur le marché et octroyer des prêts à des pays en vue de recapitaliser leurs banques. A ce jour, 14 pays sur 17 ont approuvé ces modifications, notamment l'Allemagne, premier contributeur de ce Fonds. Parmi les trois pays restants, la Slovaquie pourrait contrecarrer les ambitions affichées par la zone euro en ne se prononçant qu'après le sommet européen de mi-octobre.
Pressés de toutes parts, les dirigeants de la coalition de centre-droit slovaque se réuniront mardi pour tenter de fixer une date. Autre sujet à régler: les garanties exigées par la Finlande en échange de nouveaux prêts à la Grèce . Sur ce point, "une solution est proche", a fait savoir à Berlin. Des annonces sur les modalités de ces garanties pourraient même être faites par les ministres mardi, a confié une source européenne.
En revanche, aucune discussion n'est prévue sur une plus grande contribution des banques au second plan grec, ni sur un nouveau renforcement du FESF, deux pistes évoquées avec insistance ces derniers jours. Sur le premier point, la participation des créanciers privés de la Grèce au plan du 21 juillet ne "semble pas très loin" du seuil de 90% qui est l'objectif affiché, indique une source diplomatique. Quant au renforcement du FESF via des mécanismes de "levier" qui démultiplieraient sa capacité d'intervention sans nouveaux apports de fonds, le sujet ne sera pas sur la table, ont assuré plusieurs sources, en dépit de la pression accrue des Etats-Unis. Selon des informations de presse, le FESF pourrait devenir une banque et ainsi utiliser le guichet de la Banque centrale européenne sans aucune limite. Autre éventualité: le Fonds pourrait jouer le rôle d'assureur auprès des détenteurs de titres de dette et couvrir leurs pertes à hauteur de 20-25% si un Etat faisait défaut.
Le ministre grec des Finances Evangelos Venizelos pense que son pays recevra la sixième tranche du plan d'aide arrêté par l'Union européenne (UE) et le Fonds monétaire international (FMI) parce que, déclare-t-il à l'hebdomadaire To Vima, Athènes prend les mesures d'austérité nécessaires.  "Puisque nous prenons des décisions aussi difficiles et parce que le peuple grec assume des sacrifices aussi importants, la sixième tranche (d'aide) est assurée", dit-il en écartant la perspective d'un défaut de paiement de la Grèce sur sa dette. "Toute discussion sur un défaut (de paiement) est soit naïve, (...) soit dangereuse", déclare le grand argentier dont les propos sont publiés samedi.
La situation de la grèce reste toutefois difficile. Le président de la Deutsche Bank, Josef Ackermann, s'oppose, dans une interview diffusée samedi, à une révision des termes de la participation du secteur privé au deuxième plan de renflouement de la Grèce. "Si nous rouvrons l'accord volontaire du 21 juillet, non seulement nous perdrons un temps précieux mais aussi très probablement le soutien du secteur privé", estime Josef Ackermann dans l'édition dominicale du journal grec Kathimerini. "L'impact d'une telle décision sera incalculable. C'est pourquoi je mets en garde avec la plus grande énergie contre toute révision matérielle", ajoute le dirigeant de la Deutsche Bank, qui préside également l'Institut de la finance internationale (IFI). Lors du sommet européen du 21 juillet dernier, les créanciers privés, représentés par l'IFI, ont accepté de réduire la dette grecque de quelque 37 milliards d'euros par le biais d'un rachat suivi d'un échange. Le programme anticipe une décote de 21% sur les obligations concernées mais ces derniers jours, des responsables de l'Union européenne ont laissé entendre qu'une décote supérieure s'imposerait, à la lecture des comptes de la Grèce par les inspecteurs de l'UE et du Fonds monétaire international.

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