TOUT EST DIT

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jeudi 8 septembre 2011

Un peu d’huile sur la salade grecque


Le timing est explosif. Jamais sans doute, depuis la signature du traité de Rome, la confiance dans l’Europe n’aura été mise à si rude épreuve. Faire voter un plan d’aide à la Grèce, qui entraînera un endettement supplémentaire de la France de 15 milliards d’euros, pourrait relever de la provocation au moment précis où l’exécutif en réclame 12 aux députés pour faire d’indispensables économies budgétaires. Le scepticisme européen rampant qui progresse dans l’opinion depuis le référendum de 2005 aurait pu trouver dans ce télescopage primaire de quoi se nourrir. Les plus virulents partisans du non, du Front national au parti communiste en passant par l’extrême gauche ne se sont d’ailleurs pas gênés pour promouvoir un refus catégorique à ce qu’ils voient comme une nouvelle aide «aux banquiers».


Mais, d’une certaine façon, les controverses parlementaires sur le plan d’austérité rendent service au gouvernement. Concentré sur ses calculs hexagonaux, notre pays est le premier à avaliser sans trop d’état d’âme la solidarité monétaire consentie à la Grèce après l’accord au sommet du 21 juillet dernier. Une célérité qui va contrer le doute grandissant sur la capacité de l’euro à survivre à la tempête. Le président de la République a réussi à imposer l’idée - juste - que nous n’avions pas d’autre choix. L’avenir de la monnaie unique, dont tant d’équilibres fondamentaux de notre économie dépendent, se paie au prix fort de la confiance. La dégringolade des bourses, lundi, a sonné comme un nouvel avertissement: toute hésitation sera perçue par les marchés comme annonciatrice de futurs renoncements. Tout flottement de la détermination française se traduira inévitablement par un effondrement des cours et une désertion des investisseurs devant le danger.


Combien de temps encore la vague approbation, presque par défaut (la gauche ne votant pas pour mais pas contre non plus), obtenue au Palais Bourbon pourra-t-elle prévaloir dans l’opinion ? Les défaites à répétition du parti d’Angela Merkel en Allemagne marquent la montée inexorable d’une résistance à la logique européenne. Le rejet de l’idée d’une mutualisation de la dette grecque n’aura pas suffi. Il a fallu que la Cour constitutionnelle donne son feu vert à la chancelière pour que le plan de sauvetage puisse devenir réalité. Les Allemands - sur lesquels repose un quart de l’effort (159 milliards au total) - renâclent à payer encore pour un pays, la Grèce, qu’ils accusent ouvertement de ne pas faire tout ce qu’il faudrait pour s’en sortir. Pour réduire sa dette, pourtant, Athènes a fourni (en proportion) un effort nettement plus important qu’aucun autre pays de la zone euro. Au point qu’exiger d’elle plus de résultats immédiats s’apparenterait à une surenchère dangereuse autant qu’illusoire. Il faut le savoir: ce serait le début de la fin...

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