TOUT EST DIT

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vendredi 23 septembre 2011

La colère gronde de plus en plus fort en Grèce

Le premier ministre appelle les Grecs à faire un effort supplémentaire pour justifier les nouvelles mesures d'austérité du gouvernement, mais la fronde sociale s'amplifie dans le pays.

Le premier ministre Georges Papandréou a, jeudi, une nouvelle fois, appelé les Grecs à «faire encore un effort». Au Parlement où il rencontrait les députés de la région des îles ioniennes et de la Crête, il a reconnu que «dans un climat international très dur et défavorable» il était inévitable de donner un nouveau tour de vis pour «garantir les décisions importantes du 21 juillet qui accordent à la Grèce un nouveau paquet de sauvetage et allègent la dette».
Mais deux jours après l'annonce des nouvelles mesures d'austérité, les Grecs accusent difficilement le coup. Pour pouvoir obtenir le sixième versement du prêt des 110 milliards d'euros, soit 8 milliards d'euros, le gouvernement a du s'en prendre cette fois-ci directement aux foyers : réduction de 20 % sur les retraites supérieures à 1200 euros par mois, 30.000 fonctionnaires placés en chômage technique et abaissement du seuil de non-imposition à 5000 euros par an.
Pour Thanassis, enseignant au collège, la situation est devenue intenable. «Depuis dix-huit mois, on se réveille tous les matins, avec une boule au ventre en attendant le prochain couperet», déplore-t-il. Jusqu'à présent, Thanassis ne participait pas aux mouvements de grève, mais, cette fois, il est à bout : «Mon épouse ne gagne que 400 euros par mois et devra à présent être imposée. Quant à moi, en plus de la diminution de mes revenus, on m'impose une nouvelle taxe de solidarité… Je ne pourrai pas la payer, qu'ils m'envoient en prison, ce sera toujours mieux que de se retrouver à la rue.»

Grèves en cascade

Jeudi, les rues d'Athènes étaient paralysées par la grève des transports en commun et des taxis, tandis que les enseignants et les employés municipaux leur emboîtaient le pas. Du coup, les Grecs avaient pris leur voiture, contribuant à la constitution d'embouteillages monstres. De leur côté, les contrôleurs aériens ont cessé le travail quatre heures, forçant les compagnies aériennes à annuler ou à reporter des vols. Et ce n'est que le prélude à une fin de mois de septembre et un mois d'octobre qui s'annoncent particulièrement chauds sur le plan ­social.
Aujourd'hui encore, le pays tout entier sera à nouveau largement privé de transports. Dès mardi prochain, les chauffeurs de taxi ont prévu une deuxième grève de quarante-huit heures, renouvelable. Avant la grève générale nationale prévue le 19 octobre prochain, la Grèce va donc vivre sur un rythme chaotique.
Pour Pavlos Tzimas, analyste politique, le malaise est profond. Il risque même, estime-t-il, de se retourner contre le gouvernement : «Cela ne peut plus durer. Tous les trois mois, on annonce aux Grecs un nouveau paquet de mesures d'austérité. Le gouvernement a surestimé son programme de ­rigueur et il a sous-estimé le poids de la récession.»
Les milieux d'affaires s'inquiètent tout autant. «Il n'y a pas de boussole, ce gouvernement ne sachant pas où il va», s'insurge Constantinos Michalos qui dirige la Chambre de commerce et d'industrie d'Athènes.

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