TOUT EST DIT

TOUT EST DIT
ǝʇêʇ ɐן ɹns ǝɥɔɹɐɯ ǝɔuɐɹɟ ɐן ʇuǝɯɯoɔ ùO

vendredi 23 septembre 2011

Sauver l’Europe avec ou sans la Grèce

Entendre l’ancien directeur général du FMI dire dimanche dernier « qu’il faut prendre sa perte sur la Grèce », c’est-à-dire exactement le contraire de ce qu’il disait et faisait il y a quatre mois, montre l’ampleur du chemin parcouru vers la catastrophe. Les marchés ne croient plus à la sortie de crise de la Grèce et parient sur un défaut de paiement, les gouvernements européens non plus quoiqu’ils disent officiellement le contraire.
Il n’y a que deux issues pour sauver l’Europe et l’euro :

– La première est celle de l’amputation comme on faisait de la chirurgie de guerre. Faute de jeter dans l’urgence des dizaines de milliards d’euros dans le tonneau des Danaïdes ou par la fenêtre, l’Europe lâche la Grèce en se donnant les moyens d’éviter de nouvelles crises dans les autres pays fragiles que sont l’Irlande, l’Espagne, le Portugal ou l’Italie de Berlusconi. Sortir la Grèce, ce serait créer un choc psychologique et un instinct salutaire de survie dans toute l’Europe. Les pays qui ont fait le nécessaire pour rétablir leurs finances pourraient alors émettre ensemble des « eurobonds » et préparer les futurs Etats-Unis d’Europe.

– La deuxième solution consisterait à reconnaître la réalité : rien n’a été fait en Grèce et les engagements pris depuis des mois sont du pipeau, qu’il s’agisse de la réduction du nombre des fonctionnaires, du paiement des impôts ou des privatisations. Puisque rien ne marche, l’Europe décide de placer la Grèce sous une tutelle d’airain pour quelques années au prix d’une amputation de souveraineté et de la mise en place d’une administration de contrôle avec les pleins pouvoirs, comme ce fut le cas pour l’Allemagne et pour le Japon après la Seconde Guerre mondiale.

Si la Grèce, vieux pays fort de son passé et de sa culture, refusait cette solution et préférait une révolution, il faudrait en revenir à la première solution. Ce qui serait fatal, par contre, c’est de ne rien faire. Nicolas Sarkozy et Angela Merkel ont devant eux une responsabilité historique.

0 commentaires: