TOUT EST DIT

TOUT EST DIT
ǝʇêʇ ɐן ɹns ǝɥɔɹɐɯ ǝɔuɐɹɟ ɐן ʇuǝɯɯoɔ ùO

mardi 2 août 2011

Un peu de modestie

Un étrange parfum de modestie flotte sur le sport français cet été. Il n'y a qu'à entendre s'exprimer les cyclistes Thomas Voeckler et Pierre Rolland au Tour de France, voir les footballeuses françaises lors de récente la Coupe du monde ou écouter nos nageurs, de retour du Mondial de Shanghai avec une moisson de dix médailles.

Les temps ont changé. Même si les médias ne font qu'une bouchée de leur présence sur les stades, quand leurs résultats sont susceptibles de doper l'audience, il se dégage de ces sportifs une sorte de joyeuse « force tranquille », distante et sincère. Ils nous démontrent, en direct, les vertus de l'allégresse, de l'effort et de l'humilité.

Mieux, ils disent « nous » au lieu de « je », remercient publiquement et naturellement leurs sponsors comme leurs familles, passent leur temps à rigoler, transpirer ou pleurer, bref profitent des temps d'antenne et d'interviews accordés pour célébrer leur normalité. Ils ne cherchent pas à être des stars, savourant au contraire la fugacité de leur gloire.

Ces sportifs-là, malgré la pression de la technique, de l'argent et surtout de l'enjeu, réussissent à laisser filtrer cette dose d'humanité qui donne le sentiment à ceux qui les regardent de partager leur destin. C'est le but.

Cette nouvelle génération de champions se caractérise par une absence de complexes, dans un monde qui passe son temps à en donner ou à les vivre. Quand on regarde de plus près leurs parcours commun, on est, plus que par le passé peut-être, impressionné par la manière dont ils ont réussi à se faufiler dans l'univers des préjugés, pour les dépasser. Le vélo, parce qu'il n'existerait plus sans les amphétamines ; le ballon rond, parce que, pour faire le spectacle, le foot ne pourrait être que masculin ; la natation, parce qu'il faudrait avoir les épaules larges et les avant-bras musclés pour s'attirer la sympathie du public.

Aucun des clichés-là ne correspond à la réalité de nos sportifs français cet été. Doit-on en déduire pour autant que le sport fait sa mue ? Pas sûr. Mais comme il existe dans le pays plus de 35 millions de personnes pratiquant un sport au moins une fois par semaine, on imagine l'effet que cela peut avoir.

De deux choses l'une. Ou bien nos nouveaux champions estivaux sont représentatifs de notre société et, dans ce cas, nous avons tout lieu de nous en réjouir, un an pile avant les Jeux olympiques de Londres. Ou bien ils sont l'exception et, dans ce cas, nous devrions en profiter pour les montrer en exemple.

0 commentaires: