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mercredi 10 août 2011

Krach boursier, l'effrayant scénario de 1929

À l'heure où les Bourses mondiales plongent, retour sur les conséquences économiques et sociales de la plus grave crise de l'histoire.
La finance mondiale est dans le rouge. Les places du monde affichent leur fragilité, laissant poindre le risque d'un krach boursier, tel le "lundi noir" d'octobre 1987 ou le "vendredi 13" d'octobre 1989, un scénario qui pourrait bouleverser notre quotidien. La plus grande crise économique de l'histoire, celle d'octobre 1929 aux États-Unis, a déjà fourni son lot d'enseignements et de tragédies. Retour sur l'événement.

La fièvre de la spéculation s'empare des États-Unis. Des millions d'Américains, du banquier au cireur de chaussures, s'endettent pour acheter des actions et tirer profit de l'irrésistible flambée des cours. Or la valeur des titres grimpe beaucoup plus vite que la production des entreprises. Dès octobre, l'optimisme cède à la panique. Les spéculateurs cherchent à revendre à tout prix leurs actions sur le marché. Mais nombre d'entre elles ne trouvent plus d'acheteurs. Ainsi débute la grande dépression. Les cours de la Bourse plongent. Le Dow Jones perd 90 % de sa valeur. Les banques sont désormais touchées.

Bidonvilles

Priss en tenaille entre l'effondrement de la valeur de leurs actifs, les défauts de remboursement de leurs emprunteurs et la réduction de leur activité de crédit, un quart des établissements font faillite. Ceci va engendrer la fermeture de 76 000 entreprises. L'engrenage infernal débute. Les produits ne trouvent plus d'acheteurs. Les habitants sont chassés des logements qu'ils ont achetés à crédit. Très vite, deux millions d'Américains deviennent des sans-abri. Les médecins et les commerçants n'ont plus de clients.

Après la banqueroute et la faillite, le pays est frappé de plein fouet par le chômage. En trois ans, le nombre de demandeurs d'emploi explose, passant de un à quinze millions. Les routes du pays sont littéralement prises d'assaut par la population, à la recherche désespérée de toute sorte de travail. Les banquiers se retrouvent à laver les sols, quand ils ne se défenestrent pas. Ils sont bientôt rejoints pas des milliers de paysans ruinés par la chute de 60 % des prix agricoles. L'Amérique voit naître des centaines de "hoovervilles", sortes de bidonvilles empruntant le nom du président républicain, où tentent de survivre des milliers de chômeurs.

Distribution de soupe populaire

Le gouvernement tente bien de distribuer de la soupe aux familles les plus démunies, mais il ne peut rien contre la multiplication de manifestations de la faim, qu'il réprime sévèrement. Une violence qui touche même les anciens combattants américains, férocement délogés par des soldats en juin 1932 à Washington parce qu'ils réclamaient le versement de leur pension. Faute de moyens financiers, le commerce extérieur des États-Unis s'arrête. Le revenu national chute de moitié pour reculer à 41 milliards d'euros en 1932. La même année, le pays enregistre près de 80 000 faillites. L'élection en 1933 du président démocrate Franklin Roosevelt et l'adoption de son "New Deal" n'y changeront rien.

Les banques américaines possédant de nombreux intérêts en Europe, le rapatriement d'urgence de leurs avoirs, additionné au ralentissement des échanges internationaux, heurte durablement les établissements du Vieux Continent. Très vite, la crise se propage. En France, où les salaires baissent de 25 %, elle est aggravée par les mesures déflationnistes des gouvernements Tardieu et Laval. L'Allemagne est aussi touchée avec un chômage qui atteint les 25 %. Ce chiffre record contribuera à alimenter la colère d'une population séduite par le discours populiste d'Adolf Hitler, qu'elle élira le 30 janvier 1933. La crise perdurera jusqu'à la veille de la Seconde Guerre mondiale.

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