TOUT EST DIT

TOUT EST DIT
ǝʇêʇ ɐן ɹns ǝɥɔɹɐɯ ǝɔuɐɹɟ ɐן ʇuǝɯɯoɔ ùO

mardi 16 août 2011

Crise : pour ou contre le système euro




On finira par croire que l’argent, même dans sa version toc façon euro, a le même effet que le pôle magnétique, tant les places boursières s’affolent à la moindre occasion. Impossible de dire si elles sont à la hausse ou à la baisse : la situation aura certainement changé à l’heure où Présent sera imprimé, et une nouvelle fois à celle où vous le lirez…


Ce qui est sûr, c’est que notre économie bat la breloque. L’Insee signalait vendredi que la croissance française a été nulle – vraiment nulle : 0,0 % ! La précision décimaire a son importance !


Sur les places financières, c’est plutôt le yoyo – à ceci près qu’il y manque la régularité. Il est vrai que, lorsque l’on évoquait une perspective semblable à la situation que nous connaissons aujourd’hui il y a encore un an, l’on passait pour un dément. Ou un béotien.


Aujourd’hui, on n’évoque même plus la crise grecque. Il y a quelques mois, on voulait croire qu’il s’agissait d’une crise indépendante, dont on feignait de croire qu’elle pouvait faire tache d’huile. On voit désormais que ceux qui convainquaient alors les politiques de mensonge avaient raison : la crise athénienne n’est que l’épiphénomène d’une crise systémique qui touche tout le monde. Les Grecs, peut-être plus gourmands que les autres, ont été un peu plus rapides que nous à toucher le fond, c’est tout.


Or, nos banques ont de la dette publique grecque dans leurs bilans, voire quelques autres. Et elles dégorgent, bien sûr, de dettes françaises.


Cette situation, par le jeu de mécanismes compliqués, favorise la spéculation. Et on n’a de cesse, ces jours derniers, de crier haro sur les spéculateurs. Mais on se garde bien de les nommer, de peur, sans doute, d’un effet boomerang…


Selon le président de l’Autorité des marchés financiers (AMF), notre gendarme boursier, « on [sic !] a voulu tester la résistance française ». Et, pour contrer les non-dits spéculateurs, Jean-Pierre Jouyet a annoncé l’interdiction pour quinze jours des ventes à découvert de onze valeurs financières : « Voilà notre réponse, elle est comme toujours très déterminée et elle le sera face à tous ceux qui veulent nous tester. »


On suppose qu’ici il convient d’applaudir !


Rappelons pourtant que la vente à découvert – qui consiste à vendre à terme un titre que l’on ne possède pas encore, et dont on espère qu’il aura baissé le jour où on le payera soi-même – a habituellement le soutien (encadré certes !) de l’AMF qui, dans un rapport de février 2009, considérait qu’il n’était « ni justifié ni opportun de proposer la proscription de toute forme de “vente à découvert” ».


Effectivement, la spéculation est l’un des fondements de notre système économique. Mais aujourd’hui, alors qu’un grand nombre de valeurs financières françaises sont dans l’œil du cyclone, l’on s’aperçoit qu’elle peut aussi générer un krach.


De son côté, le gouvernement, par la voix de son ministre chargé des Affaires européennes, Jean Leonetti, soutient la mise en place d’une taxe sur les transactions financières internationales, au niveau européen, voire mondial.


L’économie à la Sarkozy, c’est le capitalisme chez les Soviets !


Et ce n’est pas fini… Pour calmer le jeu, on le fait s’emballer. La Banque centrale européenne se dit prête à racheter de la dette publique tant qu’il faudra. Et George Soros, qui dénonce en cette affaire un certain protectionnisme allemand, estime nécessaire la mise en place d’un système d’euro-obligations. Sous peine, affirme-t-il, de voir la zone euro éclater.


Sarkozy est d’accord. Il devrait s’entendre – discuter en tout cas ! – la semaine prochaine avec Angela Merkel sur la gouvernance de la zone euro.


L’accord doit se faire sur la zone euro et donc, en l’occurrence, contre les Etats. Il est vrai que ceux-ci n’ont plus d’argent propre depuis qu’ils empruntent aux banques ; et moins encore depuis qu’ils ne battent plus monnaie. Or un Etat désargenté ne peut assurer l’économie de son pays. L’Etat, chez nous, est devenu le point d’achoppement.


On veut nous faire croire qu’en allant plus loin encore dans le système qui a provoqué la crise, on arrivera à la juguler. En faisant tout exploser sans doute…


Et si la solution, selon l’expression de notre confrère Le Monde, était « Terminus pour l’euro ».


L’erreur a sans doute été de croire qu’il s’agissait d’une fiction…

0 commentaires: