TOUT EST DIT

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vendredi 26 août 2011

Austérité, devoir de rentrée

C’est une punition collective que toute la petite classe politique s’inflige à elle-même. Copier cent fois : « je ne dois pas parler d’austérité ». D’abord, c’est un gros mot. Très vilain. Ensuite, ça fait perdre des points. On ne le citera pas, donc. Jamais. Mais on sait qu’il va falloir le décliner à coup de périphrases comme dans une sorte de ni oui — ni non.

A la colonie de vacances de La Rochelle, on se serait bien passé de cet exercice-là. Comment va-t-on avouer aux Français qu’il faudra bien commencer par régler le problème de la dette si on veut que « demain [soit] meilleur qu’aujourd’hui » comme l’a écrit Martine Aubry dans sa lettre aux Français ?

Voilà le PS contraint de composer dans une matière qu’il n’a pas choisie. Pour l’épreuve du printemps 2012, il aurait préféré le français. La conjugaison au futur par exemple, ce temps de la fiction qui laisse libre cours à l’imaginaire sans trop s’encombrer du réel. Mais la crise financière de ce mois d’août a confisqué l’intitulé du sujet.

En levant la main le premier avec son plan dans sa poche, deux jours avant leur université d’été, François Fillon a clairement imposé le thème des économies budgétaires. Du coup, pas question, après lui, de se laisser aller à une quelconque digression sans risquer de manquer de sérieux — voire de passer pour d’angéliques irresponsables — aux yeux d’un pays qui attend des réponses rassurantes.

Il va donc falloir faire mieux que le gouvernement, et ce n’est pas gagné à six semaines d’une compétition interne dont le but du jeu sera exactement inverse puisqu’il faudra présenter une copie plus séduisante que celle des autres petits camarades.

La présidentielle ne s’annonce vraiment pas comme la récréation démocratique si longtemps attendue. Adieu, ballons d’essais dans le ciel de l’avenir, ce sera un concours de vertu.

Les socialistes s’infligent déjà un handicap en refusant bêtement d’accepter la règle d’or prenant le risque d’être incompris ou de passer pour de mauvais joueurs. Les cartes sont sans doute un peu biseautées mais pourquoi rejeter un principe dont le bon sens vient d’être validé par leurs propres amis socialistes du gouvernement espagnol ?

Favoris aux examens blancs des sondages, les prétendants PS, transis par la peur du désamour interne, préfèrent laisser le pouvoir sortant mener le jeu. Au chapitre de l’exemplarité, les membres du gouvernement et le président de la République ont pourtant des réflexes de cancres, refusant de diminuer leurs appointements au prétexte… qu’on ne baissera pas le salaire des fonctionnaires.

C’est vrai qu’avec 20 000 euros mensuels net à l’Élysée et un peu moins de 12 000 pour un ministre (sans compter les indemnités de logement), c’est un effort surhumain que leur ancien collègue Borloo a demandé à ceux qui demandent des efforts aux salariés. Le symbole ? Allons, allons, vous êtes populiste…

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