TOUT EST DIT

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vendredi 26 août 2011

Apple peut-il survivre longtemps à Steve Jobs ?

Steve Jobs quitte le fauteuil de PDG de la firme à la pomme. Le départ de l'inventeur de l'iPhone suscite des questions sur l'avenir du groupe. Mais discrètement, le quinquagénaire a préparé le terrain.
À 56 ans, Steve Jobs tire sa révérence. Dans une lettre adressée à ses salariés, l'emblématique patron d'Apple, qui se bat depuis 2004 contre un cancer du pancréas, admet qu'il « ne peut plus remplir [ses] devoirs et répondre aux attentes en tant que directeur d'Apple ». En échange, Steve Jobs devient président non exécutif de l'entreprise, un poste qui n'existait plus depuis des années au sein d'Apple. À sa place, est nommé Tim Cook, son allié qui gérait l'entreprise depuis janvier (lire ci-dessous). Apple peut-il survivre sans Steve Jobs ? Comment remplacer celui dont l'intuition a donné naissance à l'informatique grand public avec l'Apple II, un secteur qu'il a, à peine dix ans plus tard, révolutionné avec l'iMac, avant de s'attaquer à la musique (avec l'iPod), la téléphonie mobile (avec l'iPhone), sans compter l'animation avec Pixar ? Comment l'entreprise va-t-elle se passer du seul patron qui fait trembler à la fois Amazon, Google, Hollywood, Microsoft ? Le fauteuil de Steve Jobs est encore chaud, mais l'avenir d'Apple occupe déjà tous les esprits. Ces incertitudes ont été alimentées par le secret qu'a tenu le conseil d'administration sur la succession d'un homme dont l'état de santé était connu depuis longtemps. « Steve Jobs a déjà eu trois absences et l'entreprise a été gérée. Et on voit avec la nomination de Tim Cook qu'il y a bien un plan de succession. Enfin, Steve Jobs reste président du groupe », indique Benoit Flamant, d'IT Asset Management, qui possède des titres Apple.
Si par souci de communication, c'est Steve Jobs qui est mis en avant, le quinquagénaire s'est entouré d'une importante équipe de vice-présidents. L'on dit de Jonathan Ive, qui conduit le département design, l'une des principales forces d'Apple, qu'il partage le même esprit que Steve Jobs. Eddie Cue, en charge des services Internet, est vu comme l'homme à idées de la bande. Parmi les autres figures importantes, Scott Forstall, à la tête du système d'exploitation de l'iPhone, ou Philip Schiller, le gourou marketing. À court ou moyen terme, l'avenir d'Apple n'est pas menacé. L'entreprise devrait continuer à croître, notamment en Chine. La zone Asie-Pacifique pèse 22 % des ventes, contre 11,6 % un an plus tôt. La firme va aussi profiter du développement du « cloud computing » (informatique dans les nuages), qui permet de délocaliser les contenus (films, musique...). Naviguer de l'iPad à l'iPhone, en passant par l'iBook et bientôt peut-être la télévision avec Apple TV, est devenu un jeu d'enfant, qui rend encore plus accros les aficionados - parfois disciples et prosélytes - d'Apple.
L'air de rien, Steve Jobs préparait l'après, comme l'expliquait le magazine américain « Fortune » en mai dernier. Lui qui ne s'est jamais intéressé au département ressources humaines du groupe a embauché il y a trois ans Joel Podolny, le doyen de l'École de management de Yale, pour diriger une sorte d'Apple Université. Ce dernier a, sur les instructions de Steve Jobs, embauché des gourous du management chargés de rédiger des « business case » (cas d'école), analysant les grandes décisions structurantes prises par Apple ces dernières années, par exemple sur les Apple Store ou le choix de faire fabriquer l'iPhone en Chine dans une seule usine. Ces cas d'école sont ensuite enseignés à l'intérieur d'Apple, avec l'espoir de transmettre l'ADN de Steve au sein du groupe. Ces précautions seront-elles suffisantes pour éviter à Apple un destin comme Nokia, HP, ou Yahoo ? Au moins, Steve Jobs aura-t-il essayé.

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