TOUT EST DIT

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samedi 23 juillet 2011

Pécresse : «Si le PS était sincère et responsable…»

La ministre du Budget et porte-parole du gouvernement, Valérie Pécresse, dénonce le refus des socialistes d'inscrire la règle d'or dans la Constitution.

 - Le plan de sauvetage peut-il sauver la Grèce ?
Valérie PÉCRESSE. - C'est un accord historique. Et le mot n'est pas trop fort. Le plan va sauver la Grèce. Il fait aussi franchir à l'Europe une nouvelle étape en jetant les bases d'un gouvernement économique et d'un fonds monétaire européen.
L'opposition a appelé vendredi les dirigeants européens et français à la modestie. Qu'en pensez-vous ?
Nicolas Sarkozy avait, depuis la crise de 2008, une vision claire de l'étape nouvelle qu'il souhaitait faire franchir à l'Europe. Jeudi soir, cette étape a été franchie, le président de la République mettant toute son énergie dans la balance. Il a été le moteur de ce plan avec la chancelière allemande, chacun faisant un pas vers l'autre. Qui peut croire qu'un président de la République «normal», comme se propose de l'être François Hollande, serait parvenu à sauver la Grèce et l'euro?
La règle d'or s'impose-t-elle en France ?
Si la crise grecque a une vertu, c'est celle de nous rappeler que notre situation budgétaire est cruciale. Un pays ne peut vivre durablement au-dessus de ses moyens. À un moment donné, la facture arrive et il faut l'honorer. La règle d'or est une ceinture de sécurité pour notre économie. Son inscription dans la Constitution serait un signal positif puisqu'il contraindrait les gouvernements futurs à revenir à l'équilibre budgétaire, sur lequel nous sommes d'ores et déjà engagés. Et je me félicite qu'il y ait un accord de tous les pays, de droite comme de gauche, pour se doter de règles contraignantes.
Mais en France, les socialistes s'opposent à la règle d'or.
Les socialistes ont des positions contradictoires en matière de finances publiques. D'un côté, ils déclarent qu'ils sont favorables à la réduction des déficits. De l'autre, ils nous expliquent qu'ils s'opposent à l'inscription de la règle d'or dans la Constitution comme ils se sont opposés à la réforme des retraites ou au non-remplacement d'un fonctionnaire sur deux partant en retraite. Ont-ils conscience que la Grèce, qui a laissé filer ses déficits, ne remplace plus qu'un fonctionnaire sur dix partant en retraite? Si le PS était sincère et responsable vis-à-vis des Français, il accepterait la règle d'or et adresserait un signal fort, par-delà les aléas électoraux. Mais je note qu'une fois de plus le PS se dérobe.
Les Français vont-ils devoir payer pour la Grèce ?
Ce second plan d'aide va se traduire, en France, par une hausse de 15 milliards de la dette publique à l'horizon 2014. Mais ce n'est ni un don à la Grèce, ni une dépense supplémentaire pour le budget de l'État de la France. C'est un prêt que la Grèce remboursera.
La France s'est engagée à ramener ses déficits à 3% en 2013. Comment faire accepter ces efforts aux Français ?
Nous nous engageons à répartir les efforts de manière juste et à protéger l'emploi. C'est pour cela que nous ne procéderons pas à une hausse générale des impôts. Seule la réduction des déficits dans laquelle nous nous sommes engagés permettra à la France de garder sa note AAA. Si nous devions la perdre, l'augmentation des taux d'intérêt auxquels nous aurions à faire face nous obligerait à consacrer plus d'argent au remboursement de la dette, moins au financement du service public et de la protection sociale.

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