TOUT EST DIT

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dimanche 19 juin 2011

La situation en Grèce, "une catastrophe pour l’Europe"

L’américain Edmund Phelps, 77 ans, prix Nobel d’économie (2006), estime que la crise grecque est sans équivalent dans l’Histoire. Il interviendra cette semaine au New York Forum qui rassemble 500 patrons et économistes.

Il y a un an, vous jugiez que la situation en Grèce n’était pas catastrophique. Diriez-vous cela aujourd’hui?
Non. Nous pouvons parler d’une catastrophe politique pour l’Europe car la situation est devenue compliquée à l’extrême. La capacité du continent à se gouverner est en jeu. Les questions posées aux gouvernements sont difficiles mais ils ne semblent pas se battre réellement pour y répondre de façon convaincante. Par comparaison, l’Argentine était un cas d’école. Ce pays avait fait défaut sur sa dette et les suites étaient logiques.
Ce n’est pas le cas en Europe...
Tout ceci est vraiment nouveau. Je n’ai pas souvenir d’un problème équivalent dans l’histoire de l’économie. Normalement, les marchés obligataires poussent les taux d’intérêt à la hausse pour endiguer les risques de dérapages d’un Etat. Mais cette fois-ci, la France et l’Allemagne ne tolèrent pas de défaut de paiement de la Grèce.
Ce pays devrait-il se déclarer en faillite?
Je ne sais pas! On peut argumenter dans les deux sens. Je me dis néanmoins que la situation aurait été meilleure aujourd’hui si la Grèce avait déclaré un défaut sur sa dette l’an dernier. Aujourd’hui, cela aurait des répercussions sur le Portugal et l’Irlande. Le problème deviendrait encore plus compliqué à résoudre. Les dirigeants de France et d’Allemagne sont déterminés à éviter ce scénario. Ils prêteront autant d’argent que nécessaire pour solvabiliser les banquiers et les autres créanciers.
La Grèce doit-il quitter la zone euro?
Pour quelle raison? Ce pays est dans l’incapacité d’emprunter sur les marchés et ne parvient pas à se financer par les impôts. Mais peut-être certains leaders européens en rêvent-ils comme d’une punition.
Que va-t-il se passer pour le peuple grec?
Il y a un scénario communément admis selon lequel ils vont connaître des temps difficiles. Les Grecs devront se serrer la ceinture et renoncer à des emplois publics en reconnaissant avoir vécu de façon déraisonnable. L’économiste Nouriel Roubini estime qu’une part de l’Europe a perdu sa compétitivité à cause de politiques salariales irresponsables. Peut-être que les salaires vont devoir baisser. Pour ma part, j’ai regardé les statistiques mais je n’ai pas vu d’inflation salariale très forte. La prévision est un art difficile, qui aurait pu croire que les syndicats allemands auraient été si coopératifs il y a dix ans? Schröder a obtenu des concessions et fait redécoller son pays. Peut-être la Grèce a-t-elle besoin de son Schröder. C’est bien un problème politique

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