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jeudi 23 juin 2011

Grèce : l'Europe convoque les banques

En amont du sommet européen qui démarre ce soir, les négociations avec les créanciers d'Athènes ont débuté à Paris, Berlin, Amsterdam et Milan. 

Pour la première fois, après des semaines d'atermoiements, la contribution du secteur privé au nouveau plan de sauvetage de la Grèce a été discutée directement avec les principaux protagonistes, à savoir banquiers et assureurs. À Paris, Berlin, Milan ou Amsterdam, une sorte de course contre la montre a été orchestrée en amont du sommet européen qui démarre ce soir. Sous l'égide de chaque ministère des Finances, les gros porteurs identifiés de dette grecque se sont réunis pour faire le point sur la situation et faire part de leurs positions. Charles Dallara, le directeur général du lobby bancaire IIF (Institut de la finance internationale), qui regroupe 400 institutions financières, était quant à lui à Athènes.

Demandes de garanties 

À Bercy, mercredi matin, ce sont les banquiers qui ont ouvert le bal, suivis par les assureurs et leurs fédérations. Les François Pérol, président de BPCE et de la Fédération bancaire française, et autres Jean-Paul Chifflet, le directeur général de Crédit agricole SA, s'étaient largement concertés, la veille, en amont de cette importante rencontre. «La grande question, c'est comment on met en musique un “roll-over”», relate un proche des discussions.
Un consensus politique, en effet, se profile sur un scénario dans lequel la Grèce rembourserait à leur échéance les emprunts émis mais verrait ses nouvelles obligations souscrites «volontairement» et pour des montants similaires par ses ex-prêteurs. Mais le cadre juridique d'une telle opération doit être calé au millimètre afin d'éviter qu'elle soit assimilée à un défaut de crédit d'Athènes, dont la BCE ne veut pas entendre parler. Après les rencontres au sommet de la matinée, les experts juridiques et comptables devaient ainsi plancher dans l'après-midi au Trésor. «Nous regardons deux ou trois pistes», commente un banquier. Parmi les solutions étudiées, les institutions financières souhaitent que la nouvelle dette émise par l'État grec soit assortie d'une garantie, qui pourrait être apportée par l'Europe, par l'intermédiaire de son Fonds de stabilité financière. Cette demande se fait particulièrement insistante de l'autre coté du Rhin: «il faut qu'il y ait une réelle incitation pour accepter le “roll-over”», plaide un banquier allemand.
Les banquiers et les assureurs européens ne sont pas les seuls qui détiennent de la dette souveraine grecque. Les gestionnaires d'actifs et autres fonds alternatifs ont également acheté des emprunts qui bénéficient d'un coupon très élevé. Ce sont autant d'investisseurs dont il est difficile d'anticiper le comportement. D'autant qu'une partie des porteurs de dettes a un intérêt objectif à voir la Grèce faire défaut pour bénéficier des couvertures financières -les fameux CDS (credit default swaps)- qu'ils ont acquises.
Désormais entrées dans la phase concrète, les négociations vont se poursuivre dans les prochains jours, en prévision de la réunion décisive des ministres des Finances du 3 juillet.

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