TOUT EST DIT

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vendredi 8 avril 2011

Douleur


Devant la mort de son enfant, la douleur d’un père est infinie. Et cela même pour le plus pudique des hommes, Jean-Louis Trintignant. Il avait choisi le silence, après le meurtre de sa fille Marie, puis il était remonté sur scène faire son métier, nous parler de la beauté et de la tristesse du monde. Mais hier, cette volonté de retenue s’est brisée sur l’idée de croiser en Avignon Bertrand Cantat, le meurtrier de Marie. Comment ne pas le comprendre ? Nul n’est en droit d’exiger d’une victime qu’elle pardonne au responsable de sa souffrance. Pourtant, Bertrand Cantat a payé. Il a passé en prison le temps que la justice a décidé. Et nul ne peut désormais exiger de lui qu’il se comporte autrement qu’en homme libre — libre de se taire, ou de monter sur une scène en Avignon. Pour une adaptation de Sophocle, qui faisait dire à un personnage : « Je suis né pour partager l’amour, et non la haine ».

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