lundi 28 mars 2011
Vers la guerre civile ?
Malgré la reprise par les insurgés des villes stratégiques d'Adjedabia et de Brega, ce week-end, et bien que Kadhafi soit maintenant privé de défense anti-aérienne, l'intervention est de plus en plus critiquée. L'Union africaine s'y oppose, la Ligue arabe déplore le changement d'objectifs et l'Allemagne fait dissidence au sein de l'Union européenne, comme toujours divisée.
Certains disent que l'après-Kadhafi pourrait être pire que l'avant. Trois scénarios sont possibles : 1. La négociation : vendredi, le « guide » libyen était prêt à accepter l'arrêt des combats et une « transition » démocratique. Mais les rebelles ont refusé. 2. Le scénario le plus probable : la partition du pays, entre la Cyrénaïque, contrôlée par les opposants, et la Tripolitaine, tenue par le clan Kadhafi. 3. Victoire de l'opposition. Or, ce scénario se heurte au fait que la résolution de l'ONU ne prévoit pas de renverser Kadhafi ou d'intervenir au sol. Et frapper les bunkers où se cache le dictateur est fort difficile.
Despote « mécréant »
Question centrale. Qui prendrait le pouvoir en cas de départ de Kadhafi, sachant qu'en Libye, le vrai pouvoir est partagé en une dizaine de tribus, présentes dans l'armée, l'administration et l'économie. Les Libyens sont d'abord membres d'un clan avant d'être citoyens. Les tribus comme al-Warfala (un million de membres), dominante à Benghazi, les al-Zouaya ou les Touaregs ont été au premier rang de la rébellion, face à celle de Kadhadi, la Kadhafa, implantée au centre du pays. Mais les clans tribaux sont tellement divisés dans ce pays sans tradition étatique et nationale que le « guide » mégalo fut longtemps leur seul fédérateur. Avant lui, la puissante confrérie islamique des Senoussis joua ce rôle. Or celle-ci n'accepta jamais le Livre vert de Kadhafi (1977) qui prônait le féminisme et le socialisme... Aujourd'hui, les islamistes, présents en Libye et longtemps encouragés par l'Occident, se proposent de fédérer ces tribus après le départ du despote « mécréant »... Le risque de guerre civile ou de récupération du pouvoir par les islamistes est donc bien réel.
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