vendredi 11 mars 2011
L'économie sous Marine
Le bleu marine est à la mode. Il est inutile d'ajouter aux commentaires, nombreux et éclairés, sur un sondage isolé et obscur. Il reste que Marine Le Pen est incontestablement « nominable » (comme il ne faudrait pas dire). Il devient dès lors légitime de s'intéresser à la partie la plus concrète de son programme, son volet économique et financier. Il commence par des cadeaux : un allégement général de la pression fiscale ; la prise en charge par l'Etat, jusqu'à 200 euros par mois, de la part salariale des cotisations sociales en deçà de 1,4 SMIC ; une augmentation du même SMIC, accompagnée d'une hausse générale des salaires ; un revenu minimum plus incitatif à l'activité... Mais un grand ménage dans les allocations, et principalement dans les « dépenses liées à l'immigration ».
A ce stade, on a surtout alourdi les charges nettes. Intervient alors, comme on est en droit de l'attendre, la contrepartie financière. Une fois satisfaits les exercices obligés d'un « audit général des comptes » et d'une lutte sans merci contre la fraude fiscale, « les dépenses publiques donneront la priorité à l'investissement ». Le financement ? La réponse est simple : « Le choc fiscal créera à terme les conditions d'une croissance retrouvée. » Ce style gauchi revient à entonner le refrain de la relance par la consommation, dont on connaît les ravages sur la balance extérieure. Il y a là aussi une réponse : le rétablissement de droits de douane protecteurs et de contingents, et, le cas échéant, la « francisation » (lire « nationalisation ») des entreprises menacées, ainsi « placées momentanément sous la sauvegarde de l'Etat » (voir encore l'antique Programme commun). Reste enfin la sortie de l'euro, tragédie grecque cette fois assumée.
La place manque pour commenter le naufrage ainsi annoncé. On laisse le soin aux candidats compétents d'ouvrir la chasse sous Marine à l'économie qui le sera devenue.
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