TOUT EST DIT

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mercredi 30 mars 2011

Comité Théodule

Les cours de récréation ne sont pas devenues des zones de non-droit, et pourtant, 250 000 élèves y sont victimes de violences physiques ou verbales. C’est peu et beaucoup à la fois. Peu, quand on sait que neuf enfants sur dix confessent se sentir bien à l’école, et beaucoup si, à en croire l’enquête menée par l’Unicef, un enfant qui souffre à l’école a toutes les chances de rater sa scolarité, voire sa vie d’adulte.

De tout temps, l’école a marqué le début d’une douloureuse intégration dans la société. Malheur, il n’y a pas si longtemps, à celui qui portait des lunettes, souffrait d’un prénom ridicule ou, comble du déshonneur, avait des parents divorcés, à une époque où la famille était plus décomposée que recomposée !

Les « critères » de discrimination entre gamins ont changé, mais le fier-à-bras existe toujours, et il aura vite fait de trouver son souffre-douleur.

Les temps ont changé depuis le Petit Nicolas, et les « délinquants juvéniles », comme on les appelait jadis, ont, parfois au sens strict du terme, un autre arsenal à leur disposition.

La guerre des boutons est devenue celle du portable ou de la casquette à la mode. Et, pour bien faire, on filme l’agression sur son téléphone. Passer un mauvais quart d’heure renvoie autant aux fameuses quinze minutes de célébrité chères à Warhol, qu’à un odieux remake d’« Orange mécanique ».

Le gouvernement annonce qu’il met en place un « conseil scientifique contre les discriminations à l’école ». L’expression sent le politiquement correct à plein nez. A-t-on vraiment besoin d’un conseil pour que le grand costaud ne pique pas la barre vitaminée du petit ? Les règlements intérieurs existent, les lois de la République, dans le pire des cas, devraient être appliquées pour éviter tous ces dérapages.

Il serait bon de s’interroger pour savoir pourquoi des enfants s’en moquent comme de leur première basket, avant de créer un énième comité. À moins que le ministre ne veuille courir le risque d’être battu comme plâtre par ses petits camarades de l’opposition à l’examen de 2012.

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