TOUT EST DIT

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samedi 31 décembre 2011

Le Noël des candidats

A quatre mois de la présidentielle, cette trêve des confiseurs est de courte durée et elle a un goût très spécial pour les hommes et femmes politiques français. Qui sera à l’Elysée à Noël prochain ? ont-ils songé en ouvrant leurs paquets sous le sapin. Sempé en ferait un joli dessin.

Rarement l’issue d’une élection présidentielle (22 avril et 6 mai) aura été aussi imprévisible. Et c’est bien ça qui est intéressant. Le directeur du Centre d’études de la vie politique, Pascal Perrineau, s’inquiète : « le pessimisme et même la démoralisation des Français, attestés par toutes les enquêtes, accentués par une crise financière et économique sans précédent, peuvent produire un jeu de massacre ». « Du type 21 avril 2002 », précise-t-il. Quelqu’un a-t-il entendu parler de ce jeu vidéo violent interdit au moins de 18 ans qui montre le retour de la Bête immonde dégommée par les tirs des gentils démocrates ?

Dans la tourmente, les rapports de force ont évolué. Sur le cadavre encore chaud de Strauss-Kahn, Hollande au lieu de rayonner semble se consumer comme un photophore de mauvaise qualité. Il est tombé sous les 30 % d’intentions de vote mais il reste en tête. Nicolas Sarkozy, qui va mettre toute la gomme dans ses vœux du 31 décembre, reflue légèrement à 25 %.

2011 est son annus horribilis. Son échec retentit dans tellement de domaines, du naufrage de la zone euro, récession, perte du triple A, hausse du chômage, à l’augmentation continue de l’insécurité et à l’explosion de l’immigration folle et incontrôlée. Sans oublier bien sûr ce front afghan qui fonctionne comme un piège pour nos soldats sur le terrain et dans le débat politique. Pour nos soldats, le piège est mortel. Pour Sarkozy il ne sera qu’humiliant.

Marine Le Pen caracole toujours en troisième position : près de 20 %. Elle guette la bonne ouverture pour accéder à la finale. C’est la première fois que le candidat du Front national est aussi haut dans les sondages en début de campagne. Alors on peut tout dire : qu’elle est partie trop vite, trop tôt, trop mal, toujours est-il qu’elle est toujours dans la course. Et loin devant Bayrou et Mélenchon, Eva Joly et Villepin stagnant dans de basses eaux, de 1 à 5 %.

« Tous les ingrédients d’un vote de colère sont là », s’inquiète François Hollande.

Si Marine Le Pen parvenait au second tour, elle aurait toutes les forces de gauche et de la majorité unies contre elle. Et la télévision et les radios en boucle et les acteurs et les maternelles dans la rue. Elle serait seule à nouveau comme son père en 2002, contre ceux qui tiennent le système. Mais la situation générale est tellement exceptionnelle qu’elle peut générer quelque chose de tout aussi exceptionnel. Et ces 15 jours « qui ébranlèrent l’Occident » il y a dix ans, nous ne demandons qu’à les revivre version 2012. En changeant la fin. Dans son message de Noël, Marine Le Pen, qui a réglé son sort aux « Fêtes de fin d’année » pour parler de la messe de Noël, de la fête de l’Enfant-Jésus, des enfants et de la famille, a appelé les Français en difficulté et les plus pauvres à « remplir leur âme d’espérance ». Près de la moitié des ouvriers consultés en France déclarent vouloir voter pour Marine Le Pen en 2012. Sarkozy en avait rallié deux fois moins.

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