TOUT EST DIT

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jeudi 29 décembre 2011

Les mystères de Pyongyang

Un vrai chagrin sous des torrents de larmes ? Les images de la télévision nord-coréenne montrant de nouveau des scènes d’hystérie collective au passage du cortège funèbre de Kim Jong-Il laissent vraiment perplexe. Elles inquiètent aussi. Une population coupée du monde depuis presque 70 ans, affamée, terrorisée, soumise au lavage de cerveau dès l’enfance, a été parfaitement dressée pour obéir aveuglément. Pour répondre sans réfléchir aux ordres de sa dynastie communiste dans une force armée de plus d’un million de soldats (avec un service militaire de huit ans !). Et gare à ceux qui oseraient manifester l’une ou l’autre velléité déplaisant au régime : les camps de concentration existeraient par dizaines.

La Corée du Nord, apparemment détentrice de l’arme atomique, représente un danger bien réel. Et imprévisible car nul ne sait qui est exactement aux commandes. Kim Jong-Un, fils cadet du dictateur défunt, choisi parce que plus malléable que son frère aîné en résidence surveillée à Pékin ? Le « conseil de régence » formé de ses tantes et oncles ? Ou l’armée, véritable Etat dans l’Etat. Elle accapare entre 15 % et 25 % du PIB, possède usines, fermes, magasins, circuits de distribution… Le mystère reste entier. Pyongyang rappelle la Rome de l’Antiquité tardive lorsque les prétoriens faisaient et défaisaient les empereurs, sans oublier les intrigues de palais poussant aux « disparitions » et aux assassinats.

Ne pas savoir qui dirige le pays signifie tout ignorer de sa politique, du moins dans l’avenir. L’immédiat n’apportera guère de changement. Sous une propagande effrénée, le régime versera encore dans son chantage habituel pour mendier de l’aide alimentaire en contrepartie d’un abandon, jamais vérifié, de ses ambitions nucléaires.

Mais plus tard ? La prudence règne à Séoul et à Tokyo. Comme les Etats-Unis qui déploient 25 000 soldats dans le Sud (plus les marins et l’aéronavale), le gouvernement de Séoul et le Japon misent pour l’instant sur le statu quo, en l’espérant moins offensif et en rêvant d’une évolution économique à la chinoise. Paradoxalement, Washington, Tokyo et Séoul comptent sur la Chine pour qu’elle garde son « protégé » du Nord à la longue laisse. En effet, un rapprochement des deux Corée, bien que très hypothétique, créerait dans cette région d’Asie des bouleversements aux conséquences imprévisibles ! On voit mal la Chine accepter deux Corée réconciliées et transformées en concurrents économiques. Encore moins une Corée unifiée et démocratique à sa porte…

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