TOUT EST DIT

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samedi 25 septembre 2010

Journées d'actions : la stratégie des syndicats fera-t-elle un flop ?

Les syndicats poursuivent le mouvement de protestation contre la réforme des retraites. Réunis vendredi matin au siège de la CGT, ils ont décidé de deux nouvelles journées d'actions.

La première, le 2 octobre, juste avant l'ouverture des débats sur le projet de loi au Sénat et la seconde, le 12 octobre, afin de maintenir la pression sur les élus. Mais pas de radicalisation des moyens d'action, pas de grève reconductible donc.

Dès jeudi soir, Bernard Thibault assumait cette ligne : "Il nous revient, en tant que syndicats, de trouver des formes qui permettent la participation du plus grand nombre." Alors, contrairement aux précédentes journées d'actions, la prochaine manifestation aura lieu un samedi, comme l'avaient proposé la CFTC et surtout la CFDT. "Cela va nous permettre de toucher un autre public", "surtout après les tentatives de manipulation de l'Élysée, à côté de la plaque sur les manifs", explique Bernard Van Craeynest, président de la CFE-CGC, en référence à l'écart entre les chiffres de la mobilisation fournis par les syndicats et ceux du Château, 3 millions de manifestants pour les premiers contre 997.000.

Plus de "poussettes" que de "salariés" ?

Mais tous les syndicats ne sont pas convaincus. "On n'a jamais été en faveur d'une manifestation le week-end, où il y aura plus de poussettes que de salariés, mais on a dû faire contre mauvaise fortune bon coeur", reconnaît Bernard Devy, chargé du dossier retraite à FO. Le syndicat dirigé par Jean-Claude Mailly, qui n'a pas signé le communiqué de l'intersyndicale publié à l'issue de la réunion, craint en fait que la manifestation du week-end tourne "à un rejet du président de la République et de son gouvernement" plutôt qu'à une véritable protestation contre le projet de réforme de retraites. Une tendance déjà observée dans les cortèges de jeudi où les banderoles simplement hostiles à Nicolas Sarkozy se sont multipliées. Or, pour lui, le seul moyen de faire plier l'exécutif est d'avoir recours à des arrêts de travail reconductibles. Un point de vue partagé par Jean-Marie Pernot, spécialiste du syndicalisme, cité par l'Agence France-Presse : "Le conseiller social de Nicolas Sarkozy, Raymond Soubie, est plus attentif aux grèves qu'aux manifestations", considère-t-il.

L'intersyndicale fera le point sur l'efficacité des choix effectués le 4 octobre, entre les deux journées de mobilisation. Sera-t-il alors toujours possible de radicaliser les actions au cas où le gouvernement resterait ferme ? "Ce sera difficile", juge Bernard Devy ."On arrive au bout d'une démarche alors qu'on a en face de nous des gens rigides, qui affirment déjà qu'ils n'en bougeront pas". Un scénario qui rappelle celui de 2003 quand les salariés s'étaient lassés après une série de sept journées d'actions en deux mois. À l'époque, le ministre en charge du dossier n'avait pas cédé. Un certain François Fillon qui vient de réaffirmer un "non ferme et tranquille" aux manifestants et grévistes lors des journées parlementaires de l'UMP.

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