TOUT EST DIT

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jeudi 5 août 2010

La BCE ne modifie pas ses taux directeurs

Les dernières statistiques disponibles montrent que l'activité économique se porte mieux que prévu dans la zone euro depuis le début du troisième trimestre mais la Banque centrale européenne (BCE) s'attend toujours à une reprise modérée et irrégulière, a déclaré son président Jean-Claude Trichet.
La BCE avait annoncé auparavant maintenir ses taux aux niveaux qui sont les siens depuis mai et avril 2009. Son taux de refinancement est donc resté au plus bas record de 1,0%, le taux de facilité de dépôt est maintenu à 0,25% et le taux de prêt marginal à 1,75%.
Avec une inflation toujours amorphe dans la zone euro et une reprise économique qui reste fébrile, cette décision de maintenir les taux à leurs niveaux actuels pour le 15e mois consécutif était largement attendue.
"Les statistiques économiques et les indicateurs basés sur des sondages suggèrent un renforcement de l'activité économique au deuxième trimestre 2010 et les données disponibles pour le troisième trimestre sont meilleures qu'attendu", a déclaré Jean-Claude Trichet.
"Si l'on regarde au-delà et que l'on prend en compte un certain nombre de facteurs provisoires, nous continuons d'anticiper une croissance modérée de l'économie de la zone euro à un rythme qui restera irrégulier dans un contexte d'incertitude."
Sur une base trimestrielle, l'économie de la zone euro n'a progressé que de 0,2% au cours des trois premiers mois de l'année. Les chiffres du deuxième trimestre seront publiés la semaine prochaine et ils devraient montrer une croissance plus forte, conformément à ce que laissent entendre les indicateurs publiés ces dernières semaines.
LIQUIDITÉS
Les observateurs espéraient que Jean-Claude Trichet donne quelques pistes sur l'éventuel prolongement au-delà d'octobre de la faculté offerte aux banques d'accéder sans limitation aucune aux liquidités de la BCE.
Il a seulement expliqué que la BCE prendrait une décision le mois prochain sur la manière de drainer les liquidités massives qu'elle a injectées sur les marchés monétaires et qu'elle ferait ce qui serait nécessaire.
Les taux du marché monétaire tiennent une place essentielle dans la politique actuelle de la BCE. En injectant des liquidités en masse dans le système bancaire durant la crise financière, les taux interbancaires sont tombés bien en deçà du seuil de 1% suggéré par le taux de référence de la BCE.
Ces taux repartent désormais à la hausse et les analystes soulignent qu'il s'agit d'un relèvement de fait des taux d'intérêt.
"Nous nous attendons à ce que la BCE relève son taux de refinancement aux alentours de juin prochain pour le porter à 1,75% d'ici la fin 2011 contre 1% actuellement. Toutefois les taux interbancaires devraient augmenter progressivement avec le retour à la normale de la liquidité sur le marché monétaire. Le taux EONIA, actuellement autour de 0,4%, devrait revenir au niveau du taux refi au début de l'année prochaine", a estimé Nick Kounis, analyste d'ABN Amro.
Interrogé sur la hausse régulière des taux interbancaires à trois mois, Jean-Claude Trichet a déclaré qu'il ne s'en réjouissait pas particulièrement mais que cela faisait partie de "la normalisation de la situation."
Des analystes jugent que le succès des stress tests s'est traduit par une amélioration du marché interbancaire, avec une fluidité retrouvée des prêts à court terme, signe que les banques peuvent peut-être se débrouiller en faisant moins appel à la BCE.
OPTIMISME ECONOMIQUE?
Contrairement aux indicateurs économiques américains, qui laissent entendre que la reprise pourrait vaciller sur place, les statistiques de la zone euro continuent de surperformer depuis la réunion de juillet de la BCE.
Ce contraste a creusé un fossé entre la BCE et la Réserve fédérale américaine qui laisse planer l'éventualité de nouvelles mesures de soutien à l'économie, tout comme la Banque d'Angleterre, qui elle aussi a observé le statu quo ce jeudi.
Le moral économique a atteint un plus haut de 28 mois en juillet, ont montré des chiffres publiés par la Banque centrale européenne, tandis que la confiance des ménages de la zone euro évolue à un plus haut de plus de deux ans.
La croissance de l'activité manufacturière, moteur de la reprise, a également passé la vitesse supérieure grâce notamment à la performance de l'industrie allemande.
Les économistes préviennent toutefois que la croissance pourrait marquer le pas avec la mise en oeuvre des mesures d'austérité budgétaire.
Un autre indice de la confiance de la BCE est perceptible dans le net ralentissement de son programme de rachat d'obligations d'Etat, qui laisse penser qu'elle pourrait en finir rapidement avec cette mesure.

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