TOUT EST DIT

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jeudi 8 juillet 2010

Priorités politiques

L’opposition avait réfuté l’argument avancé par la majorité présidentielle pour expliquer le flot d’attaques portées contre Éric Woerth : non, jurait-elle, il n’y avait pas de chasse à l’homme destinée à saper la réforme des retraites que défend le ministre. Et pourtant, dans les rangs de la gauche aujourd’hui, plusieurs voix s’élèvent pour mettre en cause la légitimité du ministre à porter une réforme aussi importante, aussi lourde de conséquences pour les Français. De fait, quoi qu’il en soit de la véracité des faits qui lui sont jour après jour reprochés, Éric Woerth, psychologiquement et politiquement, est atteint. Même si, au bout du compte, la personne visée à travers lui est le président de la République. Même s’il n’a rien à se reprocher.

Et l’on parle de remaniement. Si Éric Woerth démissionne, ses accusateurs jugeront qu’il s’agit là d’un aveu, qu’il y avait bien anguille sous roche. S’il ne démissionne pas, pour ces mêmes détracteurs, ce sera la preuve de l’aveuglement et de l’obstination du gouvernement qui s’enferme « dans la dénégation », selon les mots du porte-parole socialiste. Le piège s’est déjà refermé. De quels horizons viennent donc les « informations » savamment distillées sur le site Mediapart : de sources voulant déstabiliser le gouvernement, certes, mais de l’opposition ? d’une partie la majorité jouant contre l’autre partie ? de l’extrême gauche ? À qui profitent les accusations ? On serait bien en peine de le dire. Certes pas au président de la République. Mais il n’est pas sûr que ses adversaires y gagnent. Les « révélations » en miroir contre des personnalités de gauche ne vont pas tarder, vraies ou fausses. Le ton monte déjà dans l’hémicycle parlementaire. Ce qui est certain, c’est que l’image de l’engagement politique ne sort pas grandie de l’épisode.

Et pendant ce temps-là, on examine au Parlement le projet de loi sur le voile intégral qui fit couler tant d’encre ; et pendant ce tempslà, dans une situation économique éprouvante pour les plus fragiles, l’État prépare des mesures d’économie dont certaines risquent de peser sur certains financements sociaux… Il serait temps de faire de la politique.


Dominique Quinio

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