TOUT EST DIT

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samedi 31 juillet 2010

Droit humain à l'alimentation

Après une mauvaise campagne agricole en 2009, le Sahel s’enfonce dans la crise alimentaire. Dans cette bande désertique, 10 millions d’Africains sont menacés, principalement au Niger, au Tchad et au Mali. Selon l’Unicef, dans les prochains mois, 860 000 enfants de moins de cinq ans pourraient avoir besoin de « traitements contre la malnutrition », la première cause de mortalité infantile dans cette région.

Cette crise intervient alors que les stocks de la dernière récolte sont arrivés à épuisement et qu’il faut encore attendre l’automne pour la prochaine. Les conditions climatiques défavorables expliquent pour partie cette soudure difficile. Mais c’est loin d’être le seul facteur. Le prix Nobel d’économie, Amartya Sen, qui a commencé sa carrière de chercheur en étudiant les causes des famines en Inde, a depuis longtemps montré que si la malnutrition indique que certains ne mangent pas à leur faim, elle n’est pas nécessairement le signe d’un manque de vivres.

La situation actuelle d’insécurité alimentaire, connue depuis plusieurs mois, a donc des causes structurelles. Elle est révélatrice de problèmes de distribution mais aussi de gestion des ressources disponibles dans le temps et dans l’espace. Mais pour les résoudre, les mesures d’urgence (aide alimentaire, distribution de kits de survie) bien que nécessaires seront toujours en deçà des enjeux.

Dans son encyclique Caritas in veritate, Benoît XVI écrivait : « Le problème de l’insécurité alimentaire doit être affronté dans une perspective à long terme, en éliminant les causes structurelles qui en sont à l’origine et en promouvant le développement agricole des pays les plus pauvres à travers des investissements en infrastructures rurales, en système d’irrigation, de transports, d’organisation des marchés, en formation et en diffusion des techniques agricoles appropriées. » Ces lignes, rédigées un an après les émeutes de la faim de 2008, sont toujours actuelles. Elles en appellent à la responsabilité de tous pour que soit respecté le droit humain de base à une alimentation suffisante et régulière.


Dominique Greiner

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