TOUT EST DIT

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mardi 29 juin 2010




A nos lecteurs, par Eric Fottorino

Réunis lundi 28 juin après-midi, les deux conseils de surveillance du Monde ont voté à la majorité l'entrée en négociation exclusive, et pour trois mois, avec le trio d'investisseurs composé de Pierre Bergé, Xavier Niel et Matthieu Pigasse.
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Cette décision marque une étape décisive dans l'histoire du Monde – le journal et le groupe de presse – et dans le processus de recapitalisation engagé depuis plusieurs mois. Un processus qui se traduira par la prise de contrôle d'un nouvel actionnaire majoritaire, la société des rédacteurs et l'ensemble des sociétés de journalistes et de personnels étant destinés à devenir minoritaires.

Le vote favorable des conseils de surveillance permet ainsi dès aujourd'hui de poursuivre les discussions avec les candidats retenus, sans risque de tensions sur la trésorerie: les investisseurs se sont en effet engagés à mettre très rapidement à la disposition de notre groupe un prêt à hauteur de 10 millions d'euros.

Avant toute chose, il convient de saluer le geste particulièrement élégant de Claude Perdriel, qui, allié avec le groupe espagnol Prisa et l'opérateur Orange, avait construit pour Le Monde une offre à la mesure de son attachement pour notre maison. Si cette candidature n'a finalement pas été choisie, chacun a pu mesurer le sens aigu des intérêts de notre groupe démontré par le fondateur du Nouvel Observateur.

Après avoir annoncé son retrait, Claude Perdriel a apporté son vote au trio Pierre Bergé, Xavier Niel et Matthieu Pigasse, avant de prendre congé de notre conseil. Qu'il trouve à travers ces quelques lignes l'expression de notre reconnaissance pour ce qu'il a apporté au Monde, sans que jamais son esprit d'indépendance soit pris en défaut.

La période qui s'ouvre sera déterminante pour notre avenir. Si le projet présenté par Pierre Bergé, Xavier Niel et Matthieu Pigasse a reçu les plus larges suffrages des salariés (au quotidien, dans les magazines, au Monde interactif) et de la Société des lecteurs, c'est qu'il a nourri l'espoir de voir notre groupe assainir ses finances tout en se donnant les moyens de se développer dans le respect de son identité et de ses valeurs.

Les semaines qui viennent seront mises à profit pour entrer de plain-pied dans la négociation avec nos nouveaux interlocuteurs, de manière la plus constructive et attentive qui soit, afin de transformer les promesses en engagements précis.

C'est seulement au terme de ces discussions approfondies que nos conseils de surveillance finaliseront les projets d'accord conclus, après l'indispensable consultation des organes représentatifs du personnel.

Au moment où le journalisme vit une profonde mutation, Le Monde ne peut que se réjouir de voir des investisseurs venir lui prêter main-forte afin de réinventer ensemble un modèle éditorial et économique placé sous le double signe de l'indépendance et de l'équilibre financier. Renouveler nos offres et nos contenus en écho avec notre époque, être rentables: notre pérennité est à ce prix.

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