TOUT EST DIT

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dimanche 27 juin 2010

Le G20 veut concilier croissance et lutte contre les déficits

Les dirigeants des principales nations industrielles et des grands pays émergents se réunissent dimanche à Toronto avec pour enjeu une coordination de leurs politiques pour rendre durable la reprise économique mondiale, qu'ils abordent en ordre dispersé.

Les pays du G20 feront aussi le point de leurs efforts en matière de régulation des banques et des marchés, une priorité affichée lors de leurs précédentes rencontres pour éviter que la crise financière de fin 2007, qui a dégénéré en une dépression mondiale sans précédent depuis 1929, ne se reproduise.

Il s'agit de la quatrième réunion au sommet du groupe depuis celle de fin 2008 à Washington au plus fort de la crise.

Composé des Etats-Unis, de leurs grands alliés européens, du Japon mais aussi de la Chine, du Brésil, de l'Inde et la Russie, le G20, qui pèse pour 80% du commerce mondial, est devenu entre temps le principal forum de discussion international sur les questions économiques et financières.

Si la récession, qui a été combattue à coups de centaines de milliards de dollars d'argent public, appartient aujourd'hui au passé, le défi à présent est de consolider une croissance jugée encore globalement fragile.

Dans ce contexte, les Etats-Unis, rejoints par d'autres pays comme l'Inde, se sont inquiétés publiquement des politiques de réduction de leurs déficits annoncées par plusieurs pays européens échaudés par la tempête financière qui a presque emporté la Grèce, une des nations les plus endettées.

MEME OBJECTIF

L'approche du G20, qui a été précédé d'un sommet du G8 dans la campagne de l'Ontario, a néanmoins été marqué par un souci d'apaisement entre les deux rives de l'Atlantique.

"Nous visons la même direction, celle d'une croissance durable à long terme qui met les gens au travail", a déclaré le président américain Barack Obama.

Selon un projet de communiqué obtenu par l'agence Reuters, les pays du G20 sont proches d'un accord sur une réduction de moitié de leurs déficits publics, qui ont été gonflés par la crise, sur une période de trois ans. Mais ils laisseraient aussi le choix à chacun d'agir, au moins dans un premier temps, à son rythme pour tenir compte de sa situation économique.

Le projet de communiqué qui circule reconnaît ainsi l'existence de stades plus ou moins avancés de reprise selon les pays et l'équilibre délicat nécessaire entre le soutien à la croissance et la consolidation de finances publiques.

"Il y a le risque qu'un ajustement budgétaire synchronisé de plusieurs grandes économies impacte négativement la reprise. Il y a le risque aussi que l'absence d'une consolidation nécessaire nuise à la confiance et entrave la croissance", lit-on dans le texte.

La principale source de la croissance mondiale est aujourd'hui l'économie de la Chine et des autres grands pays émergents, qui partagent la même inquiétude à propos des problèmes de dette des vieux pays industrialisés.

Au sein du G20, la dette de ces derniers devrait atteindre en moyenne cette année 107,7% de leur produit intérieur brut, contre 80,2% en 2007 au début de la crise, alors que les prévisions pour les pays émergents du groupe sont à 37%.

VIOLENCES A TORONTO

Toujours selon le projet de communiqué, les dirigeants du G20 devraient saluer l'inflexion dans un sens plus souple de la gestion de sa monnaie, le yuan, par la Chine, dont certains espèrent qu'il se traduira par une appréciation de la devise.

Ils devraient aussi s'engager à renforcer la solidité de leurs banques en durcissant leurs normes de capitalisation.

L'Allemagne, la France et la Grande-Bretagne sont bien décidées à pousser leur projet de taxation des établissements financiers, auquel les Etats-Unis sont aussi favorables mais qui est combattu par le Canada et plusieurs pays émergents.

Le G20 serait prêt à laisser chaque pays libre d'imposer une telle taxe pour récupérer les importants moyens engagés par les Etats pour sauver leurs banques de la crise.

Les dirigeants du G20, qui se sont retrouvés samedi soir à Toronto pour un dîner, ont quatre sessions de travail à leur menu ce dimanche, dont un déjeuner, le sommet devant s'achever vers 16h30 (20h30 GMT).

Le centre de la capitale économique du Canada a été samedi le théâtre d'échauffourées entre la police et des militants anarchistes vêtus de noirs à l'issue de manifestations anti-G20 qui ont rassemblé plusieurs milliers de personnes généralement dans le calme. La police a fait état d'au moins 130 interpellations.

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