TOUT EST DIT

TOUT EST DIT
ǝʇêʇ ɐן ɹns ǝɥɔɹɐɯ ǝɔuɐɹɟ ɐן ʇuǝɯɯoɔ ùO

mardi 11 mai 2010

Europe'n'roll

Cela suffira-t-il ?

L'euphorie du lundi fou qu'ont connue hier les bourses européennes ne parviendra pas à dissiper cette interrogation anxieuse qui taraude les opinions publiques, comme les économistes.
Dans la nuit de Bruxelles, Nicolas Sarkozy et Angela Merckel ont réussi à mobiliser leurs partenaires européens pour sauver la monnaie unique. C'est un résultat presque inespéré. 750 milliards d'euros : qui pouvait imaginer vendredi soir, à la clôture des places boursières, ce plan de secours comparable à celui mis en place par Barack Obama à l'automne dernier pour soutenir l'économie américaine ? Un succès à l'arraché, aussi spectaculaire que tardif. Mais pour combien de temps est-il acquis, et à quel prix a-t-il été obtenu ? Le pire a été évité, certes, mais le plus difficile reste à faire.
Désormais, la plupart des pays de la zone euro, et en particulier la France, n'ont pratiquement plus de réserves pour contrer une nouvelle offensive spéculative. Ils ont tout mis sur le tapis pour stopper une stratégie mortelle pour l'euro. Une prise de risque ? Même pas ! Ils n'avaient tout simplement pas le choix. C'était ça ou la contagion assurée de la crise grecque à d'autres Européens mal en point comme l'Espagne, le Portugal ou... la France.
La générosité et la solidarité européennes ont joué, bien sûr, mais plus encore l'instinct de conservation des pays membres. Il faut savourer ce soulagement car il ne durera sans doute pas très longtemps. Pour tous, l'heure est venue de payer la facture, de perdre de mauvaises habitudes et de conjurer les perversions du déficit systématique.
Le président de la République a réfuté les termes de rigueur et d'austérité. Nous aurons probablement l'une et l'autre. Si les pays de la zone euro veulent vraiment réduire des déficits qui se sont envolés, ils ne pourront pas le faire, hélas, sans douleur. Rien ne sert de se payer de mots ou de se perdre -comme l'ont dit Jean-François Copé et Alain Juppé- en circonlocutions. En trois mots, ce sera dur.
Plus cigale que fourmi, la France, maintenant, va devoir assumer la concrétisation des décisions de Bruxelles. A commencer par l'Etat, dont le train de vie est, largement, le plus élevé d'Europe. La multiplication des ministères et secrétariats d'Etat, les déplacements en avions privés à 116 000 € le voyage, les gaspillages des campagnes de vaccination mal préparées, il faudra oublier. Si on ne pleurera pas sur la suppression de certains allégements de charges qui n'avaient pas fait leurs preuves, un certain nombre d'aides sociales vont faire les frais du tour de vis présidentiel. Sur les retraites, comme sur le reste, le chef de l'Etat va profiter de la grande peur de la faillite pour serrer les boulons. Il est toujours interdit de parler de relèvement des impôts mais les « riches », comme les petits foyers fiscaux, paieront davantage. Une pénitence égalitaire ?

0 commentaires: