Les membres de la majorité ont serré les rangs, dimanche 30 mai, pour dire tout le mal qu'ils pensaient de Martine Aubry coupable d'avoir, samedi, comparé le président Sarkozy à l'escroc Madoff. Lors de la convention nationale du Parti socialiste dont elle est la première secrétaire, Mme Aubry avait moqué le discours du président de la République sur la réduction du déficit public. "J'ai un peu l'impression, quand Nicolas Sarkozy nous donne des leçons de maîtrise budgétaire, c'est un peu M. Madoff qui administre quelques cours de comptabilité", a-t-elle lancé avant de s'en prendre à "l'inélégance" et à la "vulgarité" du chef de l'Etat, accusé de s'en prendre à François Mitterrand. Les ténors de la majorité, de Frédéric Lefebvre à François Fillon, ont été scandalisés.
Le premier ministre François Fillon a réagi via un communiqué de quelques lignes diffusé en début de soirée, dimanche, accusant Mme Aubry "d'abaisser le débat politique". "En privilégiant les formules injurieuses plutôt que les analyses de fond, le Parti Socialiste ne s’honore pas", a-t-il déploré.
Pour Jean-Pierre Raffarin, Martine Aubry a commis "une faute majeure". Il estime sur son blog que "la comparaison avec Madoff mérite, en effet, un blâme démocratique" et en profite pour expliquer à ses lecteurs la différence entre injure et opinion. "Reprocher à François Mitterrand la retraite à 60 ans [comme l'a fait Nicolas Sarkozy], c'est une opinion politique. Comme telle, elle est à la fois respectable et discutable. Comparer le président de la République à un escroc, c'est une injure, pas une opinion !", a fustigé le sénateur de la Vienne. Le verdict de M. Raffarin est sans appel : "Tant que Madame Aubry, qui nous avait habitué à plus de retenue, ne s'excusera pas, son profil présidentiel restera ébréché gravement".
Xavier Bertrand est lui "profondément scandalisé" par ces propos. "Les propos de Martine Aubry sont honteux et scandaleux, on n'a jamais vu un responsable politique, responsable du premier parti d'opposition, proférer de telles injures publiques", a-t-il déploré, estimant que la patronne du Parti socialiste était désormais "disqualifiée pour exercer de réelles responsabilités". M. Bertrand en a profité pour distribuer un bon point au prédecesseur de Martine Aubry à la tête du PS, qui a recommandé de ne pas tomber dans la "facilité". M. Bertrand a "bien noté la prise de distance de François Hollande".
"Dans une démocratie, un parti politique qui ne respecte pas le président de la République n'est pas un parti respectable", a dénoncé Nadine Morano, secrétaire d'Etat à la famille. Pour elle, Martine Aubry doit "s'excuser" ou "démissionner" puisqu'elle vient "de démontrer qu'elle n'[était] pas digne de diriger un grand parti de gouvernement".
Plus mesuré, le porte-parole de l'UMP Frédéric Lefèbvre a prédit que la potentielle candidate aux primaires socialistes avait "le temps de se reprendre" avant les échéances électorales. "La politique, c'est plutôt les idées et les propositions que les invectives et les injures", a-t-il souligné sur Radio J, notant que la sortie de Mme Aubry visait à "masquer un projet qui est tout sauf innovant et les tensions" au PS.
Pour le député UMP Yves Jégo, "par ses propos, Mme Aubry montre son vrai visage : celui de la haine et du sectarisme violent".
L'intéressée, elle, s'est expliquée sur le plateau de France 2, dimanche midi, pour clarifier ses propos et calmer le jeu. Elle a expliqué avoir mis en cause, non pas le chef de l'Etat lui-même, mais ses démonstrations "pas crédibles" sur les comptes publics. "Les mots ont un sens. Bien sûr, je n'ai pas comparé le président de la République à Madoff", a-t-elle assuré. "On ne parle pas aux gens uniquement avec des noms d'oiseau. On essaie de s'exprimer avec nuance. En tous les cas, j'essaie de le faire".
Cette femme n'est ni plus ni moins que la caricature de tout ce que la haine et l'esprit revanchard peut incarner.
En un mot elle est en tout point détestable et nuisible à la politique.
0 commentaires:
Enregistrer un commentaire