TOUT EST DIT

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mardi 27 avril 2010

Questions sans réponses


Tantôt des rumeurs (sur le couple Sarkozy), tantôt un curieux fichier (Clearstream), tantôt des commissions occultes dans des marchés douteux (les frégates de Taïwan, l'« Angolagate ») : la vie politique française semble se complaire dans le nauséabond avec tôt ou tard des tapis qui glissent et des chausse-trappes semés dans tous les coins...
Et maintenant une « affaire Balladur » ? L'ancien Premier ministre est un retraité politique qui ne représente plus que lui-même. La « cible » est à priori sans intérêt. A moins qu'elle ne serve de cache. Le ministre du Budget en 1995 s'appelait Nicolas Sarkozy, par ailleurs porte-parole du candidat Balladur à la présidence de la République. Enfin, s'il y a eu commissions et rétrocommissions occultes pour la vente de sous-marins au Pakistan, pourquoi ne pas imaginer que les plus hautes autorités de l'État étaient au courant ? François Mitterrand est resté en fonction jusqu'à la fin de son mandat. L'imagination peut encore porter plus loin puisque c'est Jacques Chirac qui aurait mis fin à ce curieux système des commissions en 1996. On sait l'inimitié entre le vainqueur de la présidentielle de 1995 et Edouard Balladur, son « ami de trente ans ».
Comme toujours face au scabreux, il y aurait matière à roman avec des chapitres palpitants mais sans conclusion. Par exemple, en ajoutant la piste judiciaire dans le cadre de l'enquête sur l'attentat de Karachi en 2002, très vite - trop vite ? - attribué à al-Qaida. Des intermédiaires n'auraient-ils pas été payés comme promis et se seraient vengés - mais pourquoi tant d'années plus tard ? - sur des ingénieurs français ? Or, on connaît la puissance de nuisance de cet État dans l'État qu'est l'ISI, les services secrets pakistanais. Que les familles des victimes veuillent apprendre la vérité est plus que légitime...
Une bizarrerie figure néanmoins dans ce dossier, du moins dans sa partie émergée. Ainsi, les comptes de la campagne électorale de 1995 ont révélé d'énormes versements anonymes en liquide, et pas seulement au profit du candidat Balladur. C'est d'autant plus curieux qu'un virement en faveur d'un parti politique ouvre droit à une déduction fiscale.
Enfin, il y a le très lucratif marché des armes. Il est particulièrement opaque et reste cadenassé par le secret liant vendeur et acheteur. Les pratiques françaises en la matière ne sont pas différentes de celles des autres marchands de canons. Voilà pourquoi rien de vraiment probant ne filtrera tant que les dossiers sensibles resteront classés. Comme dans l'affaire des frégates de Taïwan... Resteront des indices glanés ici et là. Pour alimenter tous les scénarios.

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