TOUT EST DIT

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vendredi 2 avril 2010

La lutte fatale


On peut, on doit condamner sans ambiguïté, comme l'a fait la communauté internationale, la violence terroriste qui a frappé Moscou au coeur des quartiers du pouvoir. On pouvait et on devait aussi dénoncer depuis des années les exactions des milices du despote Kadyrov, l'homme de main de Poutine mis en place pour éradiquer la résistance. Résultat, au bout des obscures raisons d'État, c'est encore une fois le peuple des innocents qui est l'otage et qui compte ses victimes. Au moment où le gouvernement russe se préparait à fêter l'anniversaire de la fin des opérations contre les terroristes du Caucase, ceux que Poutine, péremptoire, avait juré de « butter jusque dans les chiottes », les deux attentats d'hier sont un camouflet qui signe sa désastreuse politique de « tchétchénisation ».

En donnant carte blanche au Tchétchéne Kadyrov et à ses escadrons de la terreur, le gouvernement russe n'a fait qu'accroître la révolte de la jeunesse qui est allée renforcer les rangs de la résistance. Et le « retour à la paix » qu'il s'apprêtait à faire célébrer dans quelques jours ne dissimulait de toute façon pas la recrudescence de la violence en Tchétchénie et dans les Républiques voisines.

Le soupçon d'un coup tordu ne pèse pas cette fois sur le FSB, ex-KGB, comme en 1999 quand les attentats de Moscou avaient déclenché la seconde guerre de Tchétchénie. Mais on se souviendra que c'est sur sa réponse rapide aux événements tragiques d'alors que Vladimir Poutine avait assis sa reprise en main de l'État. Dans une Russie où le racisme est ordinaire contre les « gueules noires du Caucase », le choc des images des morts du métro moscovite aura pour première conséquence la relance de la lutte contre les terroristes et les islamistes dans une région où l'on voit forcément partout la patte d'al-Quaïda.

La réaction de Poutine a été immédiate et il incarnera encore la ligne de la répression contre les ennemis de la Russie. En cas d'affrontement entre lui et Medvedev lors des élections de 2012, l'opinion russe choisirait le camp de la dureté, donc le sien. La manipulation est sans doute exclue mais dans cette lutte fatale on peut faire confiance à Poutine pour retourner la situation à son avantage.


Daniel RUIZ

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