TOUT EST DIT

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mercredi 3 février 2010

Thon rouge : comment la France s'est (finalement) jetée à l'eau

Enfin, la France s'est jetée à l'eau ! Et ce n'est pas Nicolas Sarkozy - comme il en a été longtemps question -, mais bien Jean-Louis Borloo qui a eu l'honneur, mardi midi, d'en faire l'annonce : Paris soutient officiellement la proposition de la principauté de Monaco d'inscrire la pêche au thon rouge à l'annexe 1 de la CITES (Convention internationale des espèces menacées d'extinction).

En clair : la France se prononce pour l'interdiction du commerce international du thon de Méditerranée. Mais il y a un "mais"... comme toujours lors des grandes décisions environnementales. Paris réclame en effet un délai de 18 mois avant l'application de cette interdiction. De quoi assurer encore deux campagnes fructueuses aux pêcheurs industriels. "C'est un manque flagrant de courage politique !", dénonce au point.fr François Chartier, de Greenpeace France.

L'Italie pourrait suivre

L'accouchement français s'est fait aux forceps. Depuis longtemps, Greenpeace et le WWF pressaient le président français de tenir sa promesse du 16 juillet 2009 visant à soutenir le classement du thon rouge en annexe 1. Mai,s une fois sa belle envolée lyrique achevée, le chef de l'État s'est soudainement aperçu qu'on n'affrontait pas impunément les pêcheurs, surtout les thoniers qui forment une grande famille unie et très revendicative. Le blocage des ports français reste en effet une arme massive pour faire plier les gouvernements - quels qu'ils soient. C'est ce qui expliqua le réflexe de repli de Paris, à l'automne dernier, incitant l'Union européenne à ne pas cosigner la proposition monégasque.

Reste qu'aujourd'hui, la décision française visant à interdire le commerce international du thon de Méditerranée d'ici à 18 mois est importante, car elle devrait faire basculer l'UE dans le sens de la position monégasque. D'autant qu'il se murmure que l'Italie, autre grand pays de la pêche au thon rouge, envisagerait à son tour d'en faire de même.

Le Japon en embuscade

Le sort du thon se jouera maintenant à Doha, lors de la réunion des 175 pays membres de la CITES, dont les décisions se prennent à une majorité des deux tiers. La bataille s'annonce rude. Comme à son habitude, le Japon utilise tous les arguments à sa disposition pour rallier dans son camp des pays qui ne sont absolument pas concernés par cette pêche. Ainsi, lundi dernier, son ministre de l'Agriculture, Hirotaka Akamatsu, demandait à son équivalent mexicain, en visite à Tokyo, de s'opposer à l'annexe 1... La bataille sera rude.

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