TOUT EST DIT

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lundi 14 décembre 2009

Le Louvre rend à l'Égypte ses oeuvres

L'Égypte a eu gain de cause : aujourd'hui, à l'occasion d'une rencontre élyséenne entre Nicolas Sarkozy et le président égyptien Hosni Moubarak, la France a rendu à l'Égypte cinq fragments de peintures murales exposées au Louvre et revendiquées par Le Caire. La décision a été prise le 9 octobre par le ministère français de la Culture, sur proposition du musée du Louvre et après avis de la Commission scientifique nationale des musées de France. La discussion autour de cette restitution s'est tenue lors d'un déjeuner entre les deux chefs d'État, au palais de l'Élysée. Pour le symbole, un des cinq fragments de peintures murales était présent à l'Élysée. Quant aux autres pièces, elles seront transmises à l'ambassade égyptienne à Paris.

Cette restitution laisse augurer d'une embellie dans les relations culturelles entre la France et l'Égypte, qui avait annoncé le 7 octobre sa décision de suspendre toute coopération archéologique tant que les fragments ne lui seraient pas restitués . Dénonçant un pillage de son patrimoine, l'Égypte a annoncé qu'elle allait dresser une liste d'objets éparpillés dans le monde et dont elle souhaite la restitution. Symbole de ce nouveau cheval de bataille, le chef du Conseil suprême des antiquités égyptiennes, Zahi Hawass, a réclamé, mercredi dernier, à Londres, la restitution de la célèbre pierre de Rosette, stèle qui a permis au français Jean-François Champollion de déchiffrer les hiéroglyphes, exposée au British Museum depuis plus de 200 ans. Les fragments du Louvre proviennent, quant à eux, du tombeau d'un dignitaire de la XVIIIe dynastie égyptienne (1550-1290 avant J.-C.), situé dans la Vallée des Rois, près de Louxor. Ces oeuvres, de petite taille (environ 15 cm de large sur 30 cm de haut), ont été "acquises de bonne foi" par la France au début des années 2000, selon le ministère français de la Culture.

Un rapprochement entre le Louvre et les autorités égyptiennes

Le ministère et le musée français ont mis en avant dans ce dossier leur ferme volonté de lutter contre le trafic illicite de biens culturels. Le Louvre va "se rapprocher des autorités égyptiennes pour fixer les modalités et les dates de retour, mais ça devrait être rapide", avait indiqué en octobre Henri Loyrette, président-directeur du musée français. "Nous sommes heureux de pouvoir contribuer à la reconstitution de ces décors qui n'auraient jamais dû quitter leur emplacement d'origine", avait-il ajouté. Il avait expliqué que des "éléments nouveaux" avaient conduit à "reconsidérer cette acquisition", évoquant notamment des "photographies qui attestent que ces peintures étaient encore en place au milieu des années 1970", alors que les éléments dont ils disposaient jusque-là leur laissaient penser que ces pièces étaient "sorties en toute légalité d'Égypte avant 1970". La convention de l'Unesco de 1970 contre le trafic illicite d'oeuvres d'art (ratifiée par la France en 1997) affirme la non-rétroactivité des opérations antérieures à cette date.

Retrouvez l'interview de Jean-Jacques Neuer, avocat d'affaires international spécialisé dans les contentieux liés aux oeuvres d'art, qui revient sur la question de la législation en vigueur.

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