TOUT EST DIT

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lundi 6 juillet 2009

Baptême du feu pour les deux premières femmes pilotes de Canadair

Elles ont toutes les deux 32 ans, sont originaires de l'Hérault et s'apprêtent à vivre leur baptême du feu: Kathy Arazo et Jane Planchon sont les deux premières femmes à avoir intégré la sécurité civile en tant que pilotes de Canadair.

L'intégration de ces deux nouveaux pompiers du ciel a été possible grâce à l'élévation de l'âge maximum d'admission à 34 ans et la création, il y a six ans, d'un statut spécifique de copilote permettant l'entrée à la sécurité civile de pilotes moins expérimentés que les militaires.

Samedi 04 juillet 2009, 09h13
Parmi plusieurs centaines de candidatures, elles ont été deux des douze pilotes professionnels qualifiés au vol aux instruments et au travail en équipage avec au moins 500 heures de vol qui ont été présélectionnés sur dossier.

A l'issue de tests psychotechniques, de tests en vol et d'entretiens, Jane et Kathy ont finalement obtenu leur sésame avec trois autres pilotes.

Kathy, dont le "rêve d'enfant était de devenir pilote de chasse", se réjouit de ce clin d'oeil du destin. En terminale, elle avait vu son ambition brisée par un grave accident de voiture qui lui avait fermé les portes de l'armée.

Mais pas celles de l'aviation. C'est en effet au sein de la première patrouille féminine mondiale de voltige aérienne, basée à Avignon, qu'elle a débuté sa carrière de pilote.

"J'étais payée pour faire des dessins dans le ciel", sourit-elle. Une année et demie à voltiger de meeting en meeting aux quatre coins de la France avec des femmes-pilotes russes, ukrainiennes, irano-britanniques.

Après cette "aventure inoubliable", elle rejoint une autre patrouille de voltige, la patrouille Tranchant, où elle est la seule femme-pilote.

Aujourd'hui, sa fierté est d'être parvenue à allier sa passion à une "mission gratifiante et utile aux autres".

Même sentiment pour Jane Planchon qui se "réjouit de pouvoir contribuer à la protection de la nature" et aime particulièrement "le travail en équipe". Pour cette montpelliéraine à "l'âme paysanne" qui a passé son adolescence sur l'île de la Réunion, le rêve d'Icare est venu sur le tard après un bac littéraire et un Deug de Droit.

"Enfant, je voulais être fermière, vétérinaire ou archéologue", confie-t-elle. Puis vint la révélation du premier vol "à 20 ans en aéroclub". "A partir de là, j'ai foncé tête baissée et je me suis régalée dans tout ce que j'ai fait", glisse-t-elle.

Pour financer son brevet de pilote, Jane devient hôtesse de l'air à Air France, avant de démissionner, une fois le brevet en poche, pour intégrer en tant qu'instructeur l'Ecole supérieure des métiers de l'aviation (ESMA).

Quand elles décrivent le pilotage de leur hydravion qui peut transporter jusqu'à 6 tonnes d'eau, Jane parle "d'un gros St Bernard qui permet de faire des choses incroyables qu'aucun autre avion ne permettrait" tandis que Kathy évoque "les sensations fabuleuses de se poser sur l'eau, d'écoper, de larguer".

Gênées d'être mises en avant pour leur statut de pionnières, elles apprécient davantage de pouvoir se nourrir de "l'expérience monstrueuse" de leurs collègues de la base de Marignane, dans les Bouches-du-Rhône, qui abrite les 48 pilotes de Canadair de l'Hexagone.

"Je crois que chaque pilote a sa raison d'être là-haut. Moi c'est vraiment pour les avions, j'en suis complètement amoureuse", confie Kathy.

Toutes deux en couple avec des pilotes, les jeunes femmes ne voleront pas ensemble. Elles ont passé l'hiver à prendre leurs marques sur le bimoteur aux côtés de commandants de bord expérimentés et sont désormais qualifiées pour partir au feu.

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