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lundi 22 juin 2009

Les bassidji, milice poreuse du régime iranien

Ces petits gardiens de la Révolution composent une bonne partie de l'arsenal répressif du régime. Mais aussi nombreux soient-ils, leur soutien au Guide n'est pas indéfectible.

Lundi 15 juin, les bassidji ont tiré sur la foule. A l'arme automatique, ils ont abattu sept manifestants, des anonymes venus battre le pavé de l'avenue Azadi, l'artère principale de Téhéran. Mais qui sont ces miliciens, placés sous l'autorité des Gardes de la Révolution islamique?

"Leur origine remonte à la guerre entre l'Iran et l'Irak, juste après la révolution islamique, rappelle Azadeh Kian-Thiébaut, sociologue au centre Monde Iranien du CNRS. Ils constituaient alors un corps paramilitaire de volontaires, parfois très jeunes, puisque certains avaient 13 ou 14 ans."

En 1988, à la fin des hostilités, ils ne sont pas démantelés. Ali Khamenei, le successeur de Khomeini, décide d'en faire une force de répression interne, une milice morale en même temps qu'une soupape de sécurité. Formés par les vétérans de la "Guerre imposée", leur nombre croît de manière exponentielle. Aujourd'hui, selon les chiffres officiels, ils seraient plus de 4 millions, inféodés au Guide.

Jeunes défavorisés

Au contraire des pasdaran - la garde prétorienne du régime forte de 120 000 hommes - les bassidji ne sont pas un corps homogène. Pourtant, Azadeh Kian-Thiébaut en dresse le sociotype: "Ce sont majoritairement des jeunes de 20 à 30 ans, issus des couches populaires, notamment des banlieues les plus défavorisées de Téhéran".

Loin de tous être des bras idéologiques du régime, une bonne partie des bassidji a prêté allégeance à l'ayatollah Khamenei pour une raison plus matérielle que spirituelle: sortir de la misère. "Pour certains jeunes, entrer dans la milice permet d'avoir accès à un emploi rémunéré ou d'entrer à la l'université, puisque des quotas sont imposés", relève Azadeh Kian-Thiébaut.

Stigmatisés par la jeunesse pro-Moussavi, les martyrs d'hier ont perdu leur prestige. D'ailleurs, la sociologue estime que si la répression se durcit, "on risque d'assister à une fraction au sein des bassidji". Même enrôlés sous les prêches des mollahs, ces "gens du peuple" portent toujours l'habit civil.

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