TOUT EST DIT

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jeudi 4 juin 2009

Sarkozy met en garde l'Iran

Le chef de l'État a reçu mercredi à l'Élysée, à sa demande, le ministre iranien des Affaires étrangères, Manouchehr Mottaki.
Nicolas Sarkozy a mis en garde mercredi l'Iran contre un isolement croissant si Téhéran continue à refuser de négocier sur son programme nucléaire. Ce lourd dossier était au cœur de l'entretien d'une heure qu'a eu mercredi à l'Élysée le chef de l'État avec le ministre iranien des Affaires étrangères, Manouchehr Mottaki. Le président de la République a fait part à son hôte de sa profonde préoccupation «vis-à-vis des activités proliférantes de l'Iran» et a invité les dirigeants iraniens à s'engager dans une négociation avec les «Six» (France, Grande-Bretagne, Allemagne, Chine, Russie, États-Unis). «À défaut, l'Iran s'exposera à un isolement international toujours croissant sur tous les plans», selon le communiqué de l'Élysée. Il a également fermement condamné devant le ministre des Affaires étrangères iranien les propos tenus mercredi par le président Mahmoud Ahmadinejad qualifiant la Shoah de «grosse tromperie».

Le chef de l'État avait accepté ce rendez-vous, sollicité par les Iraniens, qui intervenait à l'approche du sommet franco-américain, en marge des commémorations du Débarquement et du discours de Barack Obama au monde musulman, jeudi au Caire. C'est clairement dans cette perspective que s'inscrivait la demande iranienne de s'entretenir à haut niveau avec un partenaire du ­groupe des six pays (États-Unis, Russie, Chine, France, Grande-Bretagne, Allemagne) engagés dans la recherche d'un accord. Téhéran affirmait que Mottaki était porteur «d'un message» en direction des Six. De source diplomatique française, on juge que l'objectif iranien demeure inchangé : gagner du temps. Même si les experts se perdent en conjectures sur les échéances précises, l'Iran pourrait disposer dès cet été de suffisamment d'uranium hautement enrichi pour avoir la bombe. Face aux Iraniens, leur interlocuteur majeur, Washington, campe sur la ligne d'ouverture tracée par Barack Obama, en attendant une «remise à plat» de leur position à l'égard de l'Iran. La perspective de la présidentielle iranienne du 12 juin a pour le moment plutôt plaidé en faveur de l'attentisme. Même si des débats ont lieu parmi les Six sur les inflexions à donner pour amener Téhéran à renoncer à son programme d'enrichissement de l'uranium.

«Gel contre gel»

Les Occidentaux privilégient une proposition «gel contre gel», prévoyant la suspension conjointe, pour six semaines, des sanctions contre Téhéran et de l'enrichissement iranien, le temps que les deux camps prennent langue. Partisan d'un dialogue «exigeant», Nicolas Sarkozy a averti à plusieurs reprises les dirigeants iraniens que, s'ils persistaient, ils prendraient le risque d'une frappe israélienne. «S'il n'y a pas de solution diplomatique, une opération militaire israélienne est probable, ce qui serait une catastrophe», estime un haut diplomate français. C'est cet avertissement qui a, peu ou prou, été formulé à Washington le mois dernier à Benyamin Nétanyahou par Barack Obama. Celui-ci souhaite se donner du temps, au moins jusqu'à l'automne et ne veut en aucun cas se laisser dicter un calendrier par les Israéliens.

Mercredi, le chef de la diplomatie israélienne Avigdor Lieberman, que l'on n'attendait pas sur cette posture souple, a déclaré que l'État hébreu «n'a pas l'intention de bombarder l'Iran». Le programme nucléaire iranien, a-t-il ajouté, «ce n'est pas un problème pour Israël, c'est un problème pour le Proche-Orient, personne ne doit compter sur nous pour régler ce problème». En visite à Washington hier, le ministre israélien de la Défense, Ehoud Barak, a réaffirmé pour sa part que toutes options restaient sur la table.

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