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mardi 12 mai 2009

Besancenot, Bouffon du Roi Sarkozy ?

Besancenot, Bouffon du Roi Sarkozy ?
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Besancenot jouerait-il pour le PS le rôle du FN face à la droite au 20ème siècle ?

L’idée est séduisante, mais loin d’être suffisante. Mitterrand jouait une partie de billard à trois bandes. Avec la proportionnelle, il a largement contribué à la montée du FN, tout en le diabolisant grâce à la création d’associations « anti-racistes » comme SOS racisme, interdisant ainsi les alliances avec la droite parlementaire.

Le rapport entre Besancenot et Sarkozy est d’une autre nature. Sarkozy valorise Besancenot car celui-ci lui rend un triple service.

1/ Il divise la gauche et affaiblit le PS en le poussant vers davantage de radicalité. Il divise surtout le front syndical. Là où les syndicats recherchent l’action concertée, Besancenot, en « rapace » préfère l’action coup de poing médiatique.

2/ Alors que les réformes patinent, quand elles ne reculent pas franchement, Besancenot permet de distraire l’attention. Désignée comme une menace réelle, l’extrême gauche permet de jouer à se faire peur.

3/ Le discours de Besancenot vers toujours plus d’Etat, plus de fonctionnaires, plus de nationalisations prépare l’opinion à accepter et rendre raisonnables l’extension ad nauseam du pouvoir de Nicolas Sarkozy.

Olivier Besancenot, adoubé en véritable « Bouffon du Roi » : voilà le rôle politique qu’il endosse avec bonheur et dont les dividendes électoraux, au grand dam du PS, ne devraient pas tarder à être distribués.

Telle est la thèse du livre, Le Bouffon du Roi, que je publie aux éditions Michalon dès le 15 mai (il est déjà disponible sur Amazon).


Voici en avant-première, une petite vidéo sur la love-story Besancenot/Sarko.

Besancenot / Sarko : Le bouffon du roi




Et pour finir, voici quelques bonnes feuilles



Tout est à nous mais rien n'est sérieux

Au titre de l’entrisme toujours, dans le monde économique, le NPA prospère sur la misère sociale des entreprises. Chaque épisode médiatique, plan de licenciement, problèmes sociaux, est une nouvelle occasion de faire parler du mouvement et d’ « Olivier ». Le NPA récupère la colère des salariés, utilisant à fond le concept détestable de marketing de la misère, et non de misère du marketing, plus classiquement attendu de la part d’un trotskyste. C’est François Chérèque lui-même, secrétaire national de la CFDT, qui compare dans une déclaration récente, les amis d’Olivier Besancenot à des « rapaces », d’après ses mots, affirmant que le « NPA fait le tour des entreprises en difficulté » et d’ajouter « ça fait un peu rapace, on attend la misère pour agir ». La récupération des mouvements sociaux par le NPA suscite la méfiance, si ce n’est l’opposition, du mouvement syndical. Le NPA n’en a cure, qui critique désormais publiquement « l'attentisme des directions syndicales qui ne répondent pas à la situation ». Tout est à nous, même les syndicats ?

La crise, aubaine du pouvoir

Jamais un Président sous la Ve République n’aura eu autant de pouvoir économique et politique. Son administration englobe désormais des secteurs industriels entiers, régit des banques, diligente des travaux dans tout le pays. Sarkozy n’est peut être pas populaire mais il n’a jamais été aussi puissant. Or le Président prise ce pouvoir : il est sincèrement convaincu d’être le seul à disposer de la force de conviction et de la volonté nécessaires pour gérer les problèmes. Il ne se prive d’ailleurs pas de le dire assez souvent à ses proches collaborateurs et aux journalistes : « Quand je ne m’en occupe pas, ça ne fonctionne pas ». C’est là un tropisme constant chez Sarkozy : la certitude que les problèmes ne peuvent se régler, au fond, que parce qu’il intervient. Les Français avaient pu le constater lors de ces premiers mois d’exercice, où les ministres en difficulté étaient aussitôt désavoués pour permettre au « Château » de prendre la main et de régler les problèmes en direct. Sarkozy assume le pouvoir grandissant, économique et politique, qu’il s’est forgé. Oserons-nous ici écrire qu’il le désire peut-être plus que tout, tout en le voulant parcequ’il pense être aussi le seul à pouvoir l’assumer ?

Le bouffon et le roi : l'improbable tandem

Comme nous l’expliquions en préambule, le Bouffon et le Roi forment un tandem politique efficace. Le Bouffon protège le Roi, en préparant la cour à ses décisions et en se moquant, au besoin, de ses adversaires. C’est là exactement la mission que remplit Besancenot auprès de Sarkozy. Ce dernier, pas ingrat, n’hésite pas à lui tendre des perches : le comique utile a toujours bien payé.

Mais comparaison n’est pas raison : Sarkozy et Besancenot ne sont pas politiquement des alliés, mais des adversaires. Besancenot ne se conçoit certainement pas comme le Bouffon de Sarkozy (espérons-le), qui, des deux rôles, est sûrement le moins flatteur. La réciproque n’est pas évidente et nombreux sont les signes qui permettent de penser que Sarkozy, lui, a choisi de faire de Besancenot le Bouffon officiel de sa cour. En politique, il est des adversaires qu’on se choisit. Il est en même qu’on choie.

Cette analogie, dont le lecteur pardonnera sûrement l’allure cavalière, a le mérite d’éclairer les enjeux de notre époque politique, rongée par la peur, le retour de l’État et la démagogie. Sarkozy et Besancenot, les deux principaux protagonistes de la vie politique française, agissent en duettistes. Ils sont les deux héros d’un ballet où leurs actions et leur propos se répondent, à l’avantage de chacun. Ils poursuivent l’un comme l’autre, le même objectif : l’optimisation de leur pouvoir personnel, sous couvert de la défense de l’intérêt général. Le conservateur bon teint et le facteur marxiste se sont trouvés, hasards et facéties de l’histoire, une utilité réciproque.

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