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mardi 5 août 2014

Fric-frac au « 36 »

Fric-frac au « 36 »

Quand 52 kg de « coke » se barrent « mystérieusement » de la salle des scellés de la police judiciaire (PJ) parisienne, ça fait désordre au 36, Quai des Orfèvres.


Un « 36 » d’autant plus en émoi que la fameuse salle des scellés, où étaient entreposés les 52 kg de drogue (dont la valeur est estimée à 2,5 millions d’euros), saisis début juillet par la brigade des Stups à l’occasion du démantèlement d’un réseau de trafiquants sénégalais soupçonnés d’alimenter le nord de Paris, n’a pas été forcée et que seules trois personnes possédaient les clés de ce local ultra-sécurisé.
A moins d’être dans un roman de Maurice Leblanc, difficile de croire que ce vol perpétré dans la nuit du 24 au 25 juillet soit du fait d’Arsène Lupin. Etant donné que seules trois personnes possédaient les clés du « coffre-fort », le fric-frac, perpétré sans haine ni violence, ne peut être que du fait d’une personne interne au service et, disons-le, apparemment pas très maligne. Ce qui facilite la tâche des enquêteurs de l’IGPN, la police des polices.
Résultat, après deux jours d’enquête, les policiers de l’IGPN ont rapidement identifié un « suspect de tout premier plan », notamment grâce à des témoignages recueillis au sein du mythique « 36 » mais aussi grâce à l’exploitation d’images de vidéosurveillance « particulièrement troublantes ».
Flic ou voyou ?
Fort du témoignage d’un fonctionnaire de police ayant vu un collègue entrer dans la chambre forte avec des sacs vides puis en ressortir avec les mêmes sacs, cette fois pleins, les soupçons des enquêteurs se sont aussitôt portés sur un certain Jonathan G., policier de la brigade des stupéfiants.
Agé de 34 ans, sportif, « beau gosse », le brigadier de police Jonathan G. a été interpellé samedi à Perpignan (où il a fait toute sa scolarité) alors qu’il faisait ses courses avec son épouse et sa fillette.
Si la présomption d’innocence prévaut, le train de vie du suspect ne laisse pas d’intriguer les enquêteurs de l’IGPN. Domicilié à Paris, il posséderait par ailleurs, grâce au patrimoine de son épouse (?), sept biens immobiliers à Perpignan et dans sa région.
Autre point qui ne joue pas en sa faveur : le suspect, auteur présumé du vol, aurait attiré l’attention de ses collègues au cours des derniers mois, à l’occasion de deux enquêtes au cours desquelles il aurait eu « un comportement suspect ». Si cela n’en fait pas forcément un coupable, les craintes des enquêteurs semblent pourtant bien fondées, notamment sur l’attitude du suspect et sur des sommes d’argent en liquide saisies dans ses appartements de Perpignan et de Paris lors de perquisitions effectuées samedi.
Un taiseux
Placé en garde à vue dans les locaux parisiens de l’IGPN situés dans le XIIIe arrondissement de Paris, le suspect présumé n’est pour l’heure pas passé à table.
« Peu disert » sur les faits, l’homme est « quasi muet » et se « comporte comme un cador », indiquent les policiers de l’IGPN, persuadés, eux, d’avoir interpellé le responsable de ce vol.
Où se trouve la drogue ? Y a-t-il eu des complicités internes ou externes ? Autant de questions auxquelles les enquêteurs tentent actuellement de trouver une réponse. Du moins si leur suspect numéro un se décide à parler.
En l’état actuel de l’enquête, la drogue n’a toujours pas été retrouvée et une course de vitesse est engagée pour mettre la main sur ce pactole qui, forcément, « attire les convoitises », assure-t-on du côté de la police des polices. En revanche, si la drogue n’est « pas encore sur le marché », les enquêteurs sont à peu près certains qu’il y a des complicités dont « certaines », sans doute, « dans le milieu perpignanais ».
Alors que l’image de la PJ est une fois de plus ternie, le ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve a demandé à l’IGPN un audit de la brigade des stupéfiants et a demandé que « les méthodes et les pratiques professionnelles de la PJ soient passées au crible ».
En ce qui concerne le suspect, « si l’enquête devait confirmer son implication, et dès que j’aurai connaissance des conclusions de cette enquête, je prendrai toutes les sanctions et autres dispositions nécessaires », a déclaré le ministre, en demandant que « toute la lumière soit faite » sur des actes qualifiés d’« intolérables ». 

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