TOUT EST DIT

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mardi 1 juillet 2014

« Grèce, année zéro »

La crise de la dette publique laisse des traces et de la rancœur. Pour beaucoup de Grecs, l’Etat est responsable d’une situation qui les a mis à genoux. Pour toucherun prêt de 240 milliards d’euros du Fond monétaire international (FMI) et de l’Union européenne (UE), le pays a dû mettre, dès 2010, sa population à « la diète ». Les différentes réformes et mesures d’économies engagées pour éviter que la Grèce fasse faillite ont « laminé » les classes moyennes et les plus modestes. Baisse drastique des salaires et des retraites – jusqu’à 50 % des revenus –, ils sont nombreux à souffrir. « On est des Albanais dans notre pays, lance même une dame en larmes. Je prie la Vierge pour manger. » Ses trois enfants sont au chômage et elle ne cesse de répéter, face à la caméra, qu’elle a faim. Comme cette anonyme, de nombreux Grecs – les plus fragiles surtout – ont le sentiment d’avoir été sacrifiés et de devoir payer les erreurs du passé.

Tel est le constat que fait ce documentaire qui revient sur la crise et ses conséquences. Pour Grèce, année zéro, les auteurs, Jean Quatremer et Pierre Bourgeois, ont choisi de se laisser guider par l’historien Nicolas Bloudanis, auteur de Faillites grecques, une fatalité historique ? (Xerolas, 2010), et de partir à la rencontre du peuple en colère et des hommes politiques – qui sont ou qui ont été en charge demettre en place la politique d’austérité –, ils leur donnent largement la parole.
EVASION ET FRAUDE FISCALES


Intéressants, les témoignages convergent : les différents gouvernements ont laissé la corruption des fonctionnaires s’installer, et l’Etat a préféré continuer à s’endetter que de lutter contre les évasions et les fraudes fiscales. Ainsi, au-delà des réformes, c’est à un changement de mentalité que doit faire face la Grèce pour en finir avec ses anciennes pratiques.
 Paradoxalement, cette crise de la dette pourrait permettre à la Grèce de repartir de zéro, à condition de mettre en place une véritable politique fiscale qui toucherait également les plus riches et les grandesentreprises. Mais attention à la dérive populiste, le parti néonazi Aude dorée recueille les faveurs d’une partie du peuple qui est à bout. 

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