TOUT EST DIT

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mercredi 30 juillet 2014

De quoi Cambadélis est-il le nom ?

Quelles sont les qualités requises pour devenir premier secrétaire du parti socialiste ? On peut se poser la question quand on écoute Jean-Christophe Cambadélis.

« La France aujourd’hui est au rendez-vous des réformes, c’est l’Europe qui n’est pas au rendez-vous de la croissance » vient de déclarer Jean-Christophe Cambadélis, interviewé par la Dépêche du Midi, alors que c’est exactement l’inverse qui se produit sous nos yeux, puisque la croissance européenne est repartie depuis la fin de la récession, il y a un an environ, sauf chez nous1.
Il rajoute ensuite : « François Hollande est arrivé au pouvoir dans une situation contrainte (…) parce que la droite nous a laissé des déficits colossaux » . Et comme si de tels propos n’étaient pas assez grotesques, Jean Christophe Cambadélis s’offre le luxe de plaindre l’UMP et de lui faire porter l’entière responsabilité de la montée du populisme actuel : « Ce qui m’inquiète, c’est la situation de l’UMP. On ne peut pas se satisfaire qu’un grand parti républicain soit dans cet état là. Plus la droite est effondrée, plus le FN progresse avec de graves conséquences dans la société française ».
Certes, l’UMP fait pitié, ses cadres s’entredéchirent bêtement, la situation en est même ridicule. Mais tout de même…On imagine sans peine combien les hiérarques du PS apprécieront chez J-C. Cambadélis un tel dévouement rhétorique et une telle abnégation morale… Cela force le respect !
Quelles qualités pour être premier secrétaire du PS ?
Quelles sont les qualités requises pour devenir premier secrétaire du PS ? La question mérite d’être posée.
Harlem Désir credits parti socialiste (licence creative commons)
Harlem Désir
En réalité, si l’on se réfère à trois des quatre derniers titulaires du poste, F. Hollande, M. Aubry, H. Désir et J.-C. Cambadélis, pour prendre la tête du PS, c’est généralement assez simple : il est recommandé de n’être ni un leader, ni un visionnaire, encore moins quelqu’un de courageux. Tout le monde se souvient de la façon dont François Hollande s’était retrouvé à la tête de son parti en 1997, parce qu’il était le « plus petit dénominateur commun ». Par défaut en quelque sorte. La nomination de Harlem Désir ressemble à s’y méprendre à celle de F. Hollande avec en plus des circonstances aggravantes puisqu’il n’avait même pas été élu par les militants. Quant au profil de J.-C. Cambadélis, il est du même acabit : sans trop prendre de risque, on peut affirmer qu’il ne s’agit pas d’un grand homme politique, du genre providentiel, capable de redresser notre pays déclinant.
Et pourtant, n’importe qui ne peut pas devenir premier secrétaire du PS. Une qualité essentielle est nécessaire, qui semble incontournable puisqu’on la retrouve à l’identique chez Cambadélis comme chez Désir, Aubry ou Hollande. Cette qualité est même leur seul et unique point commun. Laquelle ? Savoir mentir. Savoir mentir pour entretenir la flamme de la pensée socialiste.
D’aucuns diront que le socialisme est mort et que s’il bouge encore, ce ne sont que réflexes post mortem. Que nenni ! Le socialisme à la française n’est ni mort ni mourant. Il reste on ne peut plus vivant. N’a-t-il pas investi depuis des décennies une bonne partie des mentalités de notre pays ? Ne s’est-il pas subrepticement glissé dans le politiquement correct français au point d’en avoir déterminé la plupart des valeurs ? N’est-il pas repris de façon inconsciente par la plupart des personnalités politiques françaises, y compris de droite ?
Le dogmatisme pour tout bagage
Tout ceci grâce à qui ? Ne serait-ce pas grâce à ces fantastiques premiers secrétaires du PS qui, contre vents et marées, indépendamment des faits socio-économiques, maintiennent la barre à bâbord ? Qui d’autre aurait été capable d’entretenir la foi dans un étatisme qui n’a nulle part correctement fonctionné ? Qui d’autre aurait su maintenir du crédit autour d’une pensée rétrograde dont les fondements communistes ont partout semé désolation et privations de liberté ? Qui d’autre aurait pu continuer à promouvoir des décisions aussi contraires au bon sens économique et à la libre entreprise ? Qui donc aurait pu oser encore se targuer de mesures dignes du planisme le plus rigide ?
Il faut rendre hommage à ces premiers secrétaires du PS ! Savoir façonner son discours en fonction du catéchisme socialiste français, savoir se refuser tout message contraire au dogme du clergé, fût-il pourtant en phase avec la réalité, n’est-ce pas admirable ? Défendre un gouvernement qui réussit la gageure d’accroître à la fois dette, impôts et nombre de chômeurs, n’est-ce pas grandiose ? N’est-ce pas là la preuve d’une admirable discipline personnelle ? D’un asservissement historique aveugle ? D’un dévouement qui force le respect ?
Vraiment, par les temps qui courent, il serait ingrat de ne pas apprécier à sa juste valeur un tel renoncement baroque. On y décèlerait même une dimension quasi romantique, à vouloir poursuivre avec un tel entêtement dans une voie sans issue. C’est émouvant.
Qu’on se le dise, la grande lignée des petits secrétaires du PS perdurera au-delà de tous les échecs économiques et politiques de la gauche française ! Tant qu’elle maîtrisera le Verbe, et donc les consciences, il en ira de la sorte. Ainsi assurera-t-elle longue vie à cette face noire et crapoteuse de la politique française.

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