TOUT EST DIT

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samedi 12 avril 2014

Pacte de réalité

Pacte de réalité


L'exercice de communication plutôt réussi de l'investiture du gouvernement Valls n'enlève rien à la défaite historique de la gauche. Il n'a pas non plus totalement mis en sourdine les grincements dans les rangs socialistes où d'aucuns réclament une autre politique pour répondre à la défiance populaire. D'ailleurs, François Hollande, pourtant désormais entouré d'amis sûrs, a dû concéder la direction du Parti socialiste au strauss-kahnien Cambadélis, un adversaire historique et souvent cinglant, passé dans les rangs du soutien à Martine Aubry. L'arrivée d'hommes forts aux postes clés et la détermination des contestataires de l'intérieur annoncent les nuages qui forcément viendront obscurcir le ciel d'un chef de l'État affaibli par les municipales.
Même remanié lui aussi, le PS vit la fin d'une époque. Depuis la défaite de Jospin, la guerrière formation, qui avait conduit Mitterrand au pouvoir, connaît une inexorable décadence. Que le rejet de Sarkozy ait laissé croire à un sursaut socialiste n'y change rien. Et le fade passage de Harlem Désir n'a pas fait taire les dissidences locales de tous ceux qui veulent tenter leur chance sans respecter les consignes et logiques de parti.
Les plus positifs affirmeront que les socialistes vont trouver dans l'échec la ressource pour se rassembler et mettre leur programme en cohérence avec une réalité sociale que trop de leurs électeurs vivent douloureusement. Peut-être. Ce qui est sûr, c'est que les socialistes doivent se demander comment redevenir un parti qui représente la société française. En ne le faisant pas, ils perdraient leur raison d'être et la chair de la gauche. Le PS est dans une crise de culture politique dont il sortira en faisant preuve de lucidité dans l'analyse des résultats et la digestion de la défaite. Sans doute aussi en revenant au terrain pour écouter les gens. Une sorte de pacte de réalité pour se relancer.
La politique de Hollande n'est pas la seule explication aux sièges perdus par les socialistes locaux. Souvent leur échec vient de ce qu'ils n'apparaissaient pas comme les meilleurs candidats et qu'il ne suffit plus d'être de gauche pour être crédité de la proximité. En perdant des élus, le PS a peut-être retrouvé des militants. C'est ce qui lui manque le plus.

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