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vendredi 28 mars 2014

Xi Jinping en France: après les contrats, le faste de Versailles


Un dîner fastueux au château de Versailles avec François Hollande devait marquer jeudi soir la fin d'une visite du président chinois Xi Jinping, au lendemain de la conclusion de contrats commerciaux pour 18 milliards d'euros.
Le numéro un chinois, marié à la chanteuse populaire Peng Liyuan et qui impose un style plus décontracté que ses prédécesseurs, a effectué dans la matinée la première visite d'un président chinois à l'Unesco.
"L'humanité voudrait, à travers les échanges culturels, semer la paix", a dit Xi Jinping après s'être entretenu avec la directrice générale de cette agence de l'ONU, Irina Bokova. Son épouse, Peng Liyuan, a été nommée envoyée spéciale de l'Unesco pour la promotion de l'éducation des filles et des femmes.
Dans l'après-midi, alors qu'une manifestation au pied de la Tour Eiffel rassemblait quelque 160 militants tibétains portant des pancartes hostiles à la visite chinoise, les présidents chinois et français célébraient au ministère français des Affaires étrangères le cinquantenaire des relations diplomatiques franco-chinoises.
"Votre visite aujourd'hui marque, 50 ans après, l'ouverture d'un nouveau cycle", s'est félicité François Hollande.
Son homologue s'est attiré des applaudis
sements dans ses réponses en montrant ses connaissances des philosophes et écrivains francais. "En lisant des ouvrages écrits par La Fontaine, Balzac, Hugo, Maupassant? j'ai acquis une meilleure compréhension de la vie humaine", a-t-il expliqué. "Des personnages comme Jean Valjean, Quasimodo (...) sont solidement ancrés dans ma mémoire", a précisé le président chinois.
En soirée, le président français et ses invités chinois devaient visiter la célèbre Galerie des Glaces du Chateau de Versailles avant d'assister à un concert privé à l'Opéra Royal. Au programme: musiques traditionnelles et contemporaines chinoises et airs célèbres français. Et ensuite direction le Grand Trianon pour un dîner privé préparé par le chef multi-étoilé Alain Ducasse.
- 'éliminer toute forme de protectionnisme' -
La journée de mercredi avait été consacrée à une moisson de contrats commerciaux entre les deux pays pour un montant de 18 milliards de dollars.
Parmi ces contrats, la commande par la Chine de 70 Airbus d'une valeur de 7 milliards d'euros, la production conjointe de 1.000 hélicoptères par la société européenne et la chinoise Avicopter ou encore la formalisation de l'accord sur l'entrée au capital du groupe PSA Peugeot Citroën de l'État français et du constructeur automobile chinois Dongfeng.
Jeudi, le ministre chinois du Commerce Gao Hucheng a appelé la France à "faciliter davantage l'implantation d'investisseurs chinois sur le plan législatif", lors d'un forum économique franco-chinois à Paris.
Il a appelé à "travailler avec la France pour éliminer toute forme de protectionnisme" et a affirmé que "la Chine était prête à importer plus de produits français".
L'an dernier, la France accusait encore un déficit de 26 milliards d'euros à l'égard de la Chine, soit près de 40% du total du déficit de son commerce extérieur.
"Dix-huit milliards d'euros de contrats, c'est de l'emploi", avait dit mercredi le président français François Hollande au moment même où étaient annoncés de très mauvais chiffres du chômage pour le mois de février en France, avec un nouveau record de 3,34 millions de demandeurs d'emplois.
Le quotidien Libération relativisait jeudi l'importance de ces contrats pour l'emploi en France, soulignant que la plupart d'entre eux "seront réalisés sur le sol chinois".
Au-delà du commerce, François Hollande a souhaité que la Chine organise "très prochainement" un sommet du G20, ce qui constituerait une première, manière de souligner son rôle croissant sur la scène internationale.
Il a souligné aussi les convergences de vues entre les deux pays sur les grands dossiers internationaux et mentionné brièvement les "droits de l'Homme auxquels la France est attachée" lors d'un échange de toasts avec son hôte chinois à l'occasion du dîner d'Etat qui les réunissait dans la soirée à l'Elysée.
Jeudi matin, l'association Reporters sans frontières (RSF) a mené une opération de protestation à Paris : un portrait géant du président chinois faisant un bras d'honneur, grâce à un photomontage, et qui portait la mention "sans liberté de l'information, pas de contre-pouvoir" a été déployé devant la Tour Eiffel.

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