TOUT EST DIT

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vendredi 4 octobre 2013

Arbitrages

Arbitrages

On attendait hier de François Hollande qu'il arbitre, qu'il recadre, qu'il donne la ligne. Mais il ne faut pas s'y tromper, l'arbitrage le plus important n'était pas forcément celui que guettaient avidement les chroniqueurs politiques. Non, l'arbitrage essentiel concernait hier les orientations de la nouvelle PAC (Politique agricole commune) et l'avenir d'une profession menacée de déclassement, celle des éleveurs. C'était autrement sérieux que ces bisbilles ministérielles qui dévalorisent l'action gouvernementale et rendent incompréhensible le cap suivi. On ne s'attardera donc pas sur les remontrances du chef de l'État et son appel pressant à la cohésion en Conseil des ministres. Tout cela était tellement général et ressassé que Valls et Duflot, dans leur chamaillerie, ont pu s'estimer confortés par le président.
Au fond, François Hollande a eu tout loisir de mesurer que les Français avaient d'autres préoccupations à l'esprit. L'accueil chahuté qu'il a reçu au Sommet de l'élevage, à Cournon, l'a rappelé aux réalités. Il n'y a pas de terrain conquis pour le chef de l'État qui a choisi d'affronter l'impopularité en allant au contact. On pourrait appeler cela la « jurisprudence Florange » après son voyage jugé courageux en Moselle.
En tout cas, il ne sera pas possible de reprocher à François Hollande une absence d'arbitrage, hier, en Auvergne. Alors que des divergences divisent les syndicats agricoles, il a pris le parti des éleveurs. Reconnaissant les difficultés structurelles de l'élevage, il a estimé qu'il y avait aujourd'hui péril dans ce secteur.
Sur les 63 milliards d'euros de la PAC 2014-2020, le rééquilibrage des aides sera effectif. Près d'un milliard d'euros par an seront ainsi transférés vers l'élevage. François Hollande a également annoncé une convergence des aides à l'hectare et un choc de simplification dans l'application des directives européennes. Incontestablement, à Cournon, François Hollande a semblé prendre le taureau par les cornes. Que ne l'a-t-il fait à Paris pour trancher dans ces disputes que le gouvernement nous offre régulièrement en pâture ?

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