TOUT EST DIT

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mardi 3 décembre 2013

Un dimanche déjà dépassé

Un dimanche déjà dépassé


Si Dieu choisit de se reposer le dimanche, il n’en va pas de même pour la technocratie. Le rapport Bailly, présenté hier au Premier ministre, ne laisse pas augurer la fin de la cacophonie dominicale. À en juger par les propositions de l’ancien directeur de la Poste (établissement fermé le dimanche), les disparités ne seront pas toutes gommées, loin s’en faut.
Le gouvernement entend cependant faire voter une loi destinée à clarifier la situation actuelle. Et, comme le veut désormais la tradition, il y aura une phase de consultation avant l’élaboration du texte qui sera présenté au Parlement. On souhaite bien du plaisir aux consultants. Le rapport Bailly propose de remplacer un puzzle par un jeu de construction. Il y aura toujours des disparités selon les zones. La liste des commerces ouverts ou pas risque de faire grincer les dents des exclus. On annonce d’ores et déjà « dérogations » et « règles transitoires » qui sont autant de bombes à retardement. Ainsi, l’Alsace-Moselle conservera son statut fixé par le droit local, allègrement contourné par ceux qui profitent des dimanches ouverts au commerce en Allemagne ou chez des voisins moins contraints.
Jean-Marc Ayrault promet qu’il « n’y aura pas de remise en cause de la règle du repos dominical ». Sauf qu’un tiers des salariés travaille déjà occasionnellement ou régulièrement ce jour-là, volontairement ou non. La future loi devra encadrer les modalités du travail dominical pour éviter les dérives. Il faudra donc accorder les violons des syndicats et ceux des patrons. Le tout sous l’œil des consommateurs qui, eux, veulent majoritairement faire leurs courses le dimanche.
Ce dossier apporte une nouvelle preuve de l’évolution de la société. La pratique religieuse régresse et les modes de consommation changent. Le e-commerce ignore les heures et les jours d’ouverture. Il est le principal concurrent des enseignes en dur. Le rapport Bailly s’y réfère et prévient que le commerce traditionnel doit se préparer à des heures d’ouverture plus larges. Le débat sur l’ouverture dominicale risque d’être rapidement dépassé par celui sur l’avenir des magasins plombés par les achats sur internet.

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