TOUT EST DIT

TOUT EST DIT
ǝʇêʇ ɐן ɹns ǝɥɔɹɐɯ ǝɔuɐɹɟ ɐן ʇuǝɯɯoɔ ùO

mardi 3 décembre 2013

Le « Mélenshow »

Le « Mélenshow »


Incontestablement, Jean-Luc Mélenchon est, dans tous les sens du terme, un « acteur » politique qui compte. C'est tellement vrai que son appel à marcher sur Bercy, dimanche, a rencontré un écho inattendu. Ceux que les diatribes du coprésident du Parti de gauche insupportent auraient pourtant pu se contenter de souligner la relative modestie d'une manifestation moins rassembleuse qu'envisagé. Au lieu de cela, ils sont stupidement tombés dans le piège de la provocation qui leur a été tendu en entrant dans une bataille de chiffres. Aux 100.000 participants inconsidérément dénombrés par Mélenchon, la préfecture de police a cru opportun d'opposer une évaluation dérisoire de 7.000 « marcheurs ».
Si l'Intérieur a pris ainsi le risque du discrédit, c'est tout simplement parce que Jean-Luc Mélenchon irrite profondément le pouvoir. Au-delà de ses outrances, l'ancien ministre délégué à l'Enseignement professionnel assène quelques vérités dérangeantes pour les dirigeants socialistes. Les réactions virulentes de plusieurs solfériniens, hier, ne s'expliquent pas autrement.
Mais plutôt que d'entrer dans la surenchère verbale où il excelle, mieux vaudrait interroger Mélenchon sur un projet qui a du mal à rassembler ce petit peuple de « nigauds » et d'« esclaves » qu'il méprise et insulte quand il porte un bonnet rouge. Mieux vaudrait le questionner sur l'ambiguïté de ses rapports avec un PC qui conclut des alliances électorales avec le PS honni. Mieux vaudrait savoir, enfin, où il veut emmener ceux que subjuguent ses déclamations.
La véritable interrogation est de savoir si le « mélenchonisme » ne se réduit pas à un exercice de cabotinage qui s'épanouit dans le « théâtre de rue » ainsi qu'au contact des médias qu'il vilipende tout en les utilisant. En témoigne cette interview sur TF1, mise en scène dimanche, devant un groupe de figurants. Que la chaîne privée se soit prêtée à ce trucage n'est pas glorieux. Que l'ex-trotskiste y ait consenti, ou l'ait demandé, montre que la manipulation de l'opinion n'effraie pas toujours notre « Mélenshow ».

0 commentaires: