Le rapport appelle à ne plus parler d’intégration mais à faire « reconnaitre la richesse des identités multiples » et aussi à « reconnaître toutes les migrations comme constitutives de la nation ». Pour ce faire, le rapport propose d'instaurer des « journées de commémorations sur les apports de ces migrations », la création d'un « Musée des colonisations » ou encore la modification des manuels scolaires français « une (re)mise à plat de l'histoire de la France est nécessaire », en inscrivant dans les programmes scolaires de nouvelles matières telles que « l'histoire des mouvements de population », « l'esclavage et la traite négrière, les colonisations et décolonisations, les immigrations, les réfugiés, les migrations liées aux printemps arabes et les migrations des Roms ».
Cette offensive sur l’histoire de France n’est pas une nouveauté. En 2010, l’ambassadeur américain en Europe Charles Rivkin avait mis en place une stratégie de soutien aux minorités ethniques et religieuses en France et conseillé, pour favoriser leur intégration future et leur meilleure représentation à l’avenir, d’intensifier le travail « avec les musées français et les enseignants pour réformer les programmes d’histoire enseignés dans les écoles françaises, de telle sorte qu’ils prennent en compte le rôle et le point de vue des minorités dans l’histoire de France ». Une bien étrange similitude, non ?
La question des Roms permet de se poser nombre d'autres questions. On se rappelle de l’affaireLeonarda, cette lycéenne expulsée en octobre dernier et qui depuis le Kosovo indépendant (!) proposait de changer les ministres (français) tout en se plaignant que depuis son expulsion, elle ne pouvait se connecter sur Facebook toute la journée (!). Elle était pourtant toujours à charge financière du ministère de l’Intérieur français, les Français nouveaux pauvres apprécieront. Cette focalisation sur la minorité Rom de France apparait de façon surprenante dans ce rapport au moment ou l’intellectuel globaliste Georges Soros vient de lancer un appel à la constitution d’uneclasse ouvrière Rom au cœur du continent européen. Hasard ?
Mais le rapport ne s’arrête pas là. Le projet de déconstruction de l'histoire de France s’accompagne d’un projet de déconstruction de l’identité religieuse et linguistique française. De quoi faire perdre rapidement à la France sa nature de puissance européenne et chrétienne.
Le rapport préconise en effet « l’arrivée de nouvelles langues à l’école » et notamment la « valorisation de l'enseignement de l'arabe (...) en l'introduisant dans les meilleurs lycées et écoles » ou encore la possibilité « d'un enseignement dès le collège d'une langue africaine ». L’objectif est clairement affirmé dans le rapport : « modifier l’identité de la France pour qu’elle assume sa dimension « arabe-orientale » (afro-antillaise, océan-indienne, mélano-polynésienne ou Sud-est asiatique).
Dans ce but, le rapport conseille également de « permettre le port du voile à l’école au nom de la liberté » ou la suppression de certaines prestations (comme l'Allocation de solidarité aux personnes âgées (ASPA ou le RSA) qui « ne sont servis aux assurés ressortissants étrangers que s'ils justifient d'un séjour régulier de cinq ans au moins ». Enfin, le rapport prône la mise en place de recommandations en direction des médias pour « ne mentionner la nationalité, l'origine, l'appartenance ethnique, la couleur de peau, la religion ou la culture d'une personne que si cette information est pertinente ». La création d'un « délit de harcèlement racial » est aussi proposée.
L’intention du rapport est claire : mettre fin au modèle assimilationniste français pour « ériger le communautarisme en nouveau modèle pour la France » c'est-à-dire appliquer en France le modèle de société et de coexistence américain, faire éclater le modèle national en groupes plus ou moins liés à une histoire commune et qui ne font que cohabiter de façon plus ou moins chaotique sur un même territoire. Qui aurait pu imaginer que la pensée de gauche moderne puisse un jour devenir le promoteur du modèle américain en France ? Est-ce que les élites politiques francaises, même de gauche, sont à ce point sous l'emprise structurelle des réseaux américains comme semblaitl’affirmer cet article ? Cette question avait déjà été soulevée pendant le précédent quinquennat de droite ou l’atlantisme de l’UMP et de ses leaders n’était pas un mystère. Est-ce que « l'intelligentsia globaliste » qui a le pouvoir depuis 1968 dévoile enfin ses intentions ? Y a-t-il un projet d'affaiblissement de la France comme acteur souverain des relations internationales ? Et de destruction de la nation par l’intérieur ? Quoi qu'il en soit, pour les amateurs de complots, ce rapport publié sur le site de la primature française est vraiment du pain béni. La communautarisation programmée de la France ne peut avoir pour conséquence que de provoquer la destruction de l'état nation qui a mis 15 siècles à se construire. Dans une ou deux décennies, si les recommandations des pyromanes qui ont rédigé ce dossier sont appliquées, la France sera une sorte de Liban européen, c'est-à-dire une poudrière explosive de 65 millions d’habitants sur la façade Ouest de l’Europe. Peut être que l’Otan y interviendra pour maintenir un ordre précaire alors que des communautés présentes sur le « territoire hexagonal » seront en guerre à cause de questions religieuses ou ethniques. Le choc des civilisations organisé à domicile, en quelque sorte.Un choc des civilisations qu’il est pourtant encore possible d’éviter à condition que la France reste ce qu’elle a toujours été : Un Etat nation dépositaire de 15 siècles d’histoire royale puis républicaine, et une puissance européenne de premier rang, capable d’assimiler des individus qui souhaitent devenir Français, et non pas des communautés définies sur des bases ethniques ou religieuses.