samedi 9 novembre 2013
Un mauvais scénario
Un mauvais scénario
Le Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, était, hier, en visite à Marseille, le jour même où la ville de Nantes, dont il fut maire, célèbre le cinquantième anniversaire du film « Les tontons flingueurs ». Fallait oser !
Surtout, Jean-Marc Ayrault est venu à Marseille, où les armes « parlent » plus souvent qu’ailleurs, avec la même sollicitude que celle dont fait preuve Fernand Naudin avec sa turbulente nièce Patricia dans le film de Georges Lautner. Pensez donc : tandis que Pierre Moscovici et Bernard Cazeneuve, dans les costumes de Maître Folage, le notaire, et Jean, le majordome, veillent sur les caisses – vides – de l’État et répètent à qui mieux mieux que l’heure est aux économies, voilà que le patron du gouvernement promet à la turbulente cité phocéenne 80 postes de policiers supplémentaires, plus de 3 milliards d’euros d’investissements dans les transports, 1,5 milliard d’euros du Plan d’investissements d’avenir… Dans le rôle des frères Volfoni, Jean-Claude Gaudin et Patrick Menucci ont beau continuer à s’invectiver, c’est Noël avant l’heure pour Marseille.
La Bretagne a aussi un temps d’avance sur les fêtes de fin d’année puisque dans la hotte des ministres – et élus bretons – de l’Agriculture et de l’agroalimentaire, c’est près d’un milliard d’euros que l’État a su trouver, directement ou via la Banque publique d’investissement, pour éteindre l’incendie breton.
Sauf qu’au moment même où l’agence de notation financière Standard & Poor’s abaissait la note de la France, l’exécutif a adressé hier un bien mauvais signal au pays. Car le gouvernement a, ni plus ni moins, sorti le chéquier pour tenter d’étouffer dans l’œuf un mécontentement grandissant. Il l’a fait au profit de ceux qui se sont montrés les plus bruyants, voire les plus violents. Cet aveu de faiblesse pourrait, au lieu de calmer le pays, donner des idées à tous les mécontents jusqu’alors demeurés silencieux. La situation est-elle à ce point désespérée que le gouvernement en vienne à tenter de colmater les brèches de manière aussi désorganisée alors que c’est tout le navire qui semble prendre l’eau ? Finalement, le rôle qui sied le mieux à Jean-Marc Ayrault est, plus sûrement, celui d’un des frères Volfoni.
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