TOUT EST DIT

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mercredi 13 novembre 2013

Risques d’explosion

Risques d’explosion


Les sifflets du 11 Novembre, aussi indignes soient-ils, ont confirmé que la France traverse une crise profonde. Crise économique, certes, mais aussi morale et sociétale. Les difficultés économiques déchirent le tissu national. Les « bonnets rouges » bretons illustrent ce désarroi. La tentation d’un repli identitaire est bien là. Même si la colère mobilise surtout l’Ouest, d’autres régions souffrent, à commencer par l’Alsace, jadis prospère. Il serait extrêmement dangereux de traiter la Bretagne comme une entité à part. Jusqu’à preuve du contraire, les Français sont égaux et la solidarité nationale ne saurait se mesurer à une bouée de sauvetage lancée à celui qui crie le plus fort.
La tentation du « sauve-qui-peut » est là et elle réjouit tous ceux qui ont envie de profiter de la situation pour tordre le cou à la République. Extrémistes de droite ou de gauche partagent au moins une chose : la haine de la démocratie. L’instrumentalisation du désespoir fait partie du manuel du petit extrémiste.
L’État n’a visiblement pas su ou voulu prendre la mesure de ces périls. François Hollande confond courage et entêtement stérile. Son Premier ministre est un véritable boulet qui risque de transformer la coque du bateau France en épave. Même les socialistes tirent désormais la sonnette d’alarme. Cette frayeur va au-delà de la simple angoisse électorale. La France est au bord du naufrage et le capitaine et son second feignent de mépriser le danger. Les déclarations musclées de Jean-Marc Ayrault, hier, ne changeront rien à l’affaire. Il ne sera pas entendu car il n’est plus écouté.
Le président de la République est confronté à une véritable crise de régime. Il incarne constitutionnellement la France et potentialise donc toutes les colères. Il doit d’urgence prouver que ses références au sursaut national de 14-18 ne sont pas de vains mots. Ce sera difficile, mais il n’a guère d’autre choix. Confronté à un pays meurtri, en proie au doute, le chef de l’État ne peut se contenter d’attendre un miracle qui le sauverait ainsi que son peuple. Le temps lui est compté et chaque jour perdu accroît les risques d’explosion généralisée.

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