TOUT EST DIT

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jeudi 14 novembre 2013

« Humour » nostalgique

« Humour » nostalgique


L’humour et la provocation sont deux domaines où la France excelle. On le sait depuis fort longtemps. Il fut des époques où l’humour conduisait en prison. Les impertinents purent même passer pour les hérauts de la liberté. Leurs descendants ne risquent plus la bastonnade ou la cellule. Cela ne donne pas pour autant le droit de camoufler l’ignominie sous les oripeaux de la caricature.
La « Une » de Minute s’égare dans les mêmes marigots que certaines feuilles d’avant-guerre. Le débat politique d’alors était souvent brutal. Il a pu tuer, à l’image du suicide de Roger Salengro. Quelques-uns de ces journaux allèrent jusqu’à ouvrir leurs colonnes aux pires théories raciales. On pensait la France d’aujourd’hui vaccinée. Erreur.
La liberté de la presse est vitale, mais, comme toutes les libertés, elle doit se fixer ses propres limites. Les attaques contre Christiane Taubira les ont franchies en jouant sur les mots et les images. Les journalistes de Minute pensent n’avoir usé que de leur droit à l’irrévérence. La justice devra se prononcer sur ce point. Comparer cette affaire à celle des couvertures de Charlie Hebdo dénonçant les djihadistes musulmans est un argument fallacieux. La lutte contre le fanatisme ne saurait être comparée à un douteux amalgame.
Pierre Desproges disait que l’on peut rire de tout mais pas avec n’importe qui. L’extrême droite veut faire croire que l’on peut rire de tout en faisant n’importe quoi. Pas n’importe quand en l’occurrence. La crise donne des ailes aux extrémistes. La multiplication des attaques contre la garde des Sceaux n’a rien de surprenant. Elle concentre bien des rancœurs, parfois à cause de son militantisme. Ses adversaires, jamais remis de l’élection de 2012, emploient tous les moyens pour prendre leur revanche, quitte, pour certains, à nier les règles les plus élémentaires de la démocratie.
Les sondages calamiteux pour les partis traditionnels, comme les résultats des élections partielles, alimentent le triomphalisme de ceux qui aimeraient capter le ras-le-bol actuel. On devine même chez certains des penchants pour une croix mal gommée. Ils nous renvoient aux pires moments de notre histoire.

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