mercredi 20 novembre 2013
Appels… du pied
Appels… du pied
Plusieurs vibrants appels à l'union nationale ont retenti hier dans un fâcheux télescopage. Parce que, franchement, il y en a qui résonnaient sacrément creux par rapport à d'autres. Autant se justifiaient les appels à la vigilance citoyenne, après la série d'agressions violentes commises depuis quelques jours contre des représentants de l'État (préfet, élus) ou des salariés d'organes de presse ( Libération, BFMTV), autant paraissaient dérisoires les exhortations des dirigeants du foot au « rassemblement du pays » derrière les Bleus. Ce n'est pas une élimination au Mondial brésilien qui met la patrie en danger, mais plutôt une dérive sociétale violente dans un climat délétère.
Dire cela ne revient pas à condamner le football, que nous aimons comme beaucoup de Français, mais à en ramener les enjeux à leur juste proportion sans participer à l'hystérie générale. Qu'on nous permette au passage d'ironiser sur le « patriotisme en chaussette » des dirigeants du foot pro. Ils ont bonne mine à plaider le respect du maillot et des valeurs chez les sélectionnés, alors qu'ils menaçaient de faire grève pour se soustraire à la taxe à 75 %.
On ne souhaite aucunement l'élimination des Bleus, ce soir contre l'Ukraine, mais il ferait beau voir qu'on s'en remette à Ribéry pour obtenir un rebond… du PIB. Les footballeurs de haut niveau français ont accumulé trop d'entorses à l'éthique sportive pour susciter un véritable engouement. Il ne pourra s'y substituer, ce soir, qu'un chauvinisme exacerbé.
Une qualification ne serait d'ailleurs pas forcément le meilleur service à rendre au foot tricolore. Elle permettrait aux grévistes de Knysna de se refaire une virginité. Si c'est possible. Tout cela par la faute de dirigeants d'abord soucieux de se goinfrer de droits télé et de sponsoring, mais incapables de sanctionner des comportements insultants faisant école dans les jeunes générations. Oui, le foot, envahi par le fric, a perdu toute vertu éducative et morale. Voilà pourquoi, ce soir, sans céder aux appels galvaudés à l'union nationale, nous nous satisferons de quelques beaux appels… du pied.
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