TOUT EST DIT

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samedi 12 octobre 2013

Peillon annonce les nouveaux progammes

Peillon annonce les nouveaux progammes


Le ministre de l’Education nationale ne pouvant cacher la lente dégringolade du niveau scolaire des petits élèves de ladite, il a décidé de mettre le paquet. Les programmes ont été changés en 2002 et 2008 ? Qu’à cela ne tienne, jeudi matin il a installé à l’Institut de France un nouveau Conseil supérieur des programmes réunissant politiques, experts, professionnels de l’éducation et représentants de la « société civile » qui plancheront – pas gratis et à parité hommes-femmes, comme si cela avait une importance – sur tout. Ce que les enfants devront apprendre, comment, par qui et à la suite de quelle formation, et quelle évaluation permettra de vérifier l’ensemble.
Les éditeurs de manuels scolaires se frottent déjà les mains.
Les syndicats et les pédagogistes aussi, sans doute, puisque les programmes de Xavier Darcos, en 2008, avaient remis à l’honneur au primaire quelques pratiques oubliées et égratigné – oh ! si peu – les aberrations des méthodes globales.
La réforme s’annonce importante, centrée sur les apprentissages fondamentaux mais éclatée parmi les disciplines culturelles. Le président Alain Boissinot, inspecteur général de lettres, a déjà fait savoir que s’il faut « bien faire apparaître la cohérence de tous » les apprentissages – « connaissances, compétences et culture », il ne faudra pas juxtaposer des heures de différentes matières. « On peut faire travailler la maîtrise de la langue en étudiant une œuvre dans le cadre d’un parcours d’éducation artistique », assurait Peillon jeudi au Parisien. La fameuse « transversalité » n’a pas fini de faire des dégâts.
Assise sur la morale laïque qui, elle, fera l’objet d’un enseignement spécifique, la réforme Peillon est garantie brute de toute pression partisane. La preuve ? Six élus du Sénat et de l’Assemblée, pris pour moitié dans la majorité et pour moitié dans l’opposition, participeront aux travaux. « Car il n’y aurait rien de pire que de politiser les programmes », assure Peillon.
Pardon, M. le ministre, c’est déjà fait.
Et ce n’est pas près de cesser : la vice-présidente Anny Cazenave est une spécialiste en développement durable du CNRS, les « personnalités qualifiées » proviennent de la très laïciste Ligue de l’Enseignement (Eric Favey est son secrétaire général adjoint), de l’Institut de recherche de la FSU (Denis Paget qui est pour une « culture médiatisée qui ne soit pas la transposition des modes de pensée et d’apprentissage des enfants les plus favorisés » et pour la réduction de « la pression précoce de l’évaluation », chéri du PCF), ou des IUFM, comme Sylvie Plane, partisane de la grammaire fonctionnelle et décervelante pour qui les présupposés du programme de 2008 « refuse aux élèves le droit de s’engager intellectuellement ».
Le pire est donc probable.
Car si, M. le ministre, vous aviez une once de préoccupation par rapport à la formation scolaire et intellectuelle de nos enfants, vous auriez déjà viré tous les experts de la rue de Grenelle, consulté les écoles libres d’où les enfants sortent en sachant lire et compter, et arrêté l’impression de la plupart des manuels de lecture. On aurait fait de chouettes économies et moins de séances de rattrapage, de soutien, de pédopsy et d’orthophonie.
Mais pardon de vous déranger avec ça, M. le ministre. Vous ne savez déjà plus où donner de la tête à l’heure où même les institutrices de maternelle font des nuits blanches parce que, pour mieux arracher leurs petits choux à l’influence néfaste de leurs familles, on les confie maintenant à n’importe qui sous prétexte d’activités périscolaires. Et vous préparez votre campagne en position éligible sur une liste PS au Parlement européen où vous ne siégerez pas, juste pour vous donner une « légitimité ».
Une suggestion : et si vous vous présentiez plutôt aux municipales ? La bataille serait plus rude. Vous pourriez même la perdre. Vos programmes s’envoleraient avec votre légitimité.
Car ce que nous réclamons à l’école, c’est la vraie liberté, celle d’apprendre à lire et à écrire, d’analyser et de comprendre, et de faire leurs choix en vérité. Mais c’est cela qui vous fait peur…

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